Quel constat pouvez-vous établir de la gestion du patrimoine maritime algérien ? C'est un peu le même constat que partout, on est plus ou moins en avance… et bon, en avance par rapport à quoi ? il y a des progrès à faire de communication, de participation, de concertation. La petite expérience que j'ai à travers le PAC (projet d'aménagement côtier porté par le plan d'action pour la méditerranée), que j'ai pu suivre et accompagner, il reste énormément de choses à faire. Des progrès ont été réalisés, il y a une prise de conscience. Quel message avez-vous voulu faire passer aujourd'hui ? J'ai tenté de rapporter en 25 minutes l'expérience d'Ifremer qui a été créé voilà 25 ans. J'ai montré en quoi Ifremer, dans sa structure, dans ses missions, dans son rôle avec un contexte extrêmement mouvant, travaille de façon pluridisciplinaires mais plutôt interdisciplinaire, car il s'agit de faire impliquer plusieurs disciplines dans un projet. Cela constitue une valeur ajoutée. La recherche a beaucoup à apporter en matière de connaissance forcément. Il y a les disciplines classiques : la biologie, la chimie, mais il faut aussi intégrer les sciences humaines, car elles tiennent une place importante dans les réponses que l'on doit adopter. A l'image des scientifiques algériens, les scientifiques français ont-ils du mal à se faire entendre ? C'est un peu récurrent comme problème, il y a un réel fossé entre la science et la politique. La communication fait encore défaut et quand elle se fait, elle ne se fait pas sous la bonne forme, avec les bons termes et là, le scientifique doit travailler de façon très proche avec le politique, il doit apprendre à transmettre sa connaissance. (*) Scientifique à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer