C'est Ould Kablia qui est le pyromane de Berriane. Avec ses propos, il ne fait qu'attiser le feu. » C'est en ces termes que le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, a réagi aux récentes déclarations du ministre chargé des Collectivités locales au sujet des événements qui ont secoué la localité de Berriane. « Il y a une véritable démarche punitive contre cette région qui a osé s'organiser et militer pour les droits », a déclaré hier M. Tabbou lors d'un point de presse tenu en marge de la conférence organisée par l'école de formation du FFS au siège du parti. Le même responsable condamne le soutien accordé par le ministre aux organisations ancestrales. Soutien qui, selon lui, vise à casser les formations politiques. « On veut maintenir la région sous l'emprise de ces anciennes organisations composées de gens cooptés par le pouvoir. Quand Ould Kablia parle d'interférences dans le système d'organisation ancestrale, il faut savoir que c'est du contraire dont il s'agit, ce sont ces fameux « notables » qui s'interfèrent dans la vie politique », a indiqué M. Tabbou, qui estime qu'il existe une volonté de « casser le FFS dans la région. Une région qu'on veut rendre soumise par la terreur ». Etayant cette affirmation, le premier secrétaire a évoqué les convocations envoyées par la police à 17 militants du parti à Ghardaïa dont 9 élus, 5 à l'APW et 4 à l'APC. « Sur les 17 personnes convoquées, seul un militant a répondu à la convocation. Il a subi un interrogatoire au cours duquel on lui a demandé pourquoi il a adhéré au FFS, et que le FFS a provoqué l'anarchie dans la région, ceci en sus de faire l'objet de menaces », a indiqué Tabbou. Ce dernier estime que « cette logique d'intimidations répétées prouve que l'administration prépare un coup au FFS en perspective des prochaines élections locales. Lorsqu'un élu est l'objet de poursuites judiciaires, le wali peut appeler les membres de l'Assemblée populaire de wilaya pour le démettre de sa fonction d'élu comme stipulé dans les codes communal et de wilaya. Alors l'arrière-pensée de ces intimidations est patente », a-t-il affirmé. Outre cette motivation que le premier secrétaire souligne, il parle aussi du travail sur le terrain accompli par la fédération du FFS à Ghardaïa. « Cette fédération organise chaque samedi un meeting où toutes les questions relatives à la vie politique, économique, sociale et culturelle sont évoquées. La démarche de l'administration vise à étouffer dans l'œuf tout espace de débat et de dialogue citoyen, et stopper les investigations que les élus du FFS mènent concernant notamment les affaires financières et douteuses en cours dans la région. » Evoquant la vie du parti, le premier secrétaire du FFS émet l'ambition de son parti de constituer un mouvement de jeunes. Ce dernier connaît déjà son noyau avec les 3800 étudiants inscrits à l'école de formation du FFS. « Le parti prendra en charge l'organisation de ce mouvement et sa structuration pour devenir un mouvement de jeunes affiliés au parti. Nous organiserons des conférences régionales pour finir par une grande rencontre nationale devant annoncer la naissance de ce mouvement », a indiqué M. Tabbou, qui estime qu'il s'agira de renouveler les ressources politiques internes et provoquer un réencadrement de ses structures. Outre les étudiants, le même responsable souligne en outre que des actions verront le jour pour démontrer le soutien du parti au mouvement associatif. « Nous avons prévu pour cela d'organiser un forum durant cet été pour rendre visibles les associations et syndicats qui militent », atteste-t-il, en notant qu'il existe une volonté « du pouvoir de tout détruire à l'effet de tout contrôler. On veut rendre impossible la reconstruction sociale en greffant des cellules cancéreuses dans les structures politiques, associatives, syndicales, etc. ».