L'omniprésence de la poussière et de la boue, les couleurs fades des façades des maisons et les matériaux de construction abandonnés çà et là par les constructeurs des nouvelles bâtisses ne laissent aucune chance pour prononcer une condamnation sans appel à l'encontre de cette partie de la ville, à la fois coupable et victime de sa dégradation. Sacrifiée sous l'autel de l'indifférence, elle est d'abord victime d'un aménagement approximatif et d'une viabilisation qui laisse à désirer au niveau de la zone d'extension Dallas II, d'un embellissement qui n'y a jamais eu lieu et d'une prolifération inquiétante de moustiques, rongeurs et chiens errants. Plusieurs de ses rues et ruelles sont encore sans éclairage public; les trottoirs, s'ils ne sont pas défoncés, ne répondent guère aux normes requises, et les odeurs nauséabondes provoquées par les eaux stagnantes et les immondices jonchant le sol à longueur d'année vous vont droit aux narines. Quelques-uns parmi les citoyens qui y habitent sont coupables d'avoir rompu avec leurs mœurs d'antan. L'odeur du musc et du jasmin que dégageaient les villas de ce quartier résidentiel, par excellence, n'y est plus. L'entretien des bâtisses, qui faisait partie des réflexes de ses habitants, ne se fait plus, et les murs des façades, peints chaque année en beige ou en blanc opaque, sont tombés, il y a belle lurette, en désuétude. En attendant des jours meilleurs, la cité Dallas offre déjà un décor hideux et risque d'emboîter le pas en matière de laideur, aux cités-dortoirs bâties sans âme ou encore aux lotissements des cités de la périphérie où l'anarchie et l'insalubrité qui règnent dépassent l'entendement.