Souk Ahras, ville où il faisait bon vivre jusqu'à l'orée des années 1980, se trouve aujourd'hui confrontée à des problèmes multiples liés à la dégradation de l'environnement. L'amoncellement des détritus à travers la majorité des rues et places publiques a donné naissance à des monticules de déchets ménagers non loin des artères principales ou des édifices et administrations publics. L'improvisation d'une décharge à proximité du siège de la SNTF, une deuxième tout près de celui de l'APC et une troisième en face de la mosquée El Atik en sont quelques exemples qui expliquent, on ne peut mieux, l'ampleur du phénomène. La situation est encore pire dans les quartiers résidentiels et cités dortoirs de Souk Ahras. A Djenane Teffeh, les citoyens sont unanimes quant à la prolifération des rongeurs par l'effet de l'insalubrité et des ordures qui jonchent le sol à longueur d'année. Les odeurs nauséabondes émanant des vides sanitaires des immeubles de la cité des 418 Logements ou celle de la Gefec en sont les conséquences. Même les quartiers huppés de la ville et les agglomérations de classe, autrefois peu ou prou entretenus par leurs habitants, connaissent une dégradation sans précédent. Les chaussées marécageuses et les trottoirs défoncés donnent un décor hideux à la cité résidentielle Dallas, où les bons vieux réflexes semblent succomber devant l'irréversible avancée du « cause à l'autre ». La prestigieuse rue des Jardins donne depuis peu une couleur fade et perd ses repères au milieu de la gadoue, de la poussière et d'une décharge sauvage. Point de jasmins, de rosiers ou de randonnée pour les familles ou les couples. La dégradation de l'environnement et l'insalubrité des lieux publics mettent certes à l'index le civisme des citoyens, mais impliquent également les services communaux, le mouvement associatif et à un degré moindre, quelques autres services de Sonelgaz et de l'Epedemia. Conscient de la gravité du problème de ses répercussions sur la santé des citoyens, le Club de réflexion et d'initiative (CRI) a réussi à créer l'événement à Souk Ahras en drainant des volontaires dans une campagne d'assainissement du quartier populaire Ahmed Loulou, impliquant du coup d'autres partenaires, à savoir l'APC, la DUC et la DLEP, et c'est tant mieux. C'est lors de cette sortie, que le président de l'association a « rassuré par un programme d'envergure encouragé par le premier responsable de la wilaya et qui touchera la majorité des quartiers, ceux de la périphérie comme première étape ». Le docteur Loudjani ajoutera que « l'état de dégradation avancée dans lequel se trouve Souk Ahras interpelle d'abord les citoyens et ensuite les responsables à tous les niveaux dont acte ». Défi que tout le monde espère relever dans une ville où le kiosque à musique a été transformé en vespasiennes et où l'unique jardin public fait fonction de lieu où nichent les chiens et paissent les moutons.