Elle est jeune, brune, gracieuse, souriante, elle a une superbe voix et joue de la guitare... debout. Ce n'est autre que la chanteuse tunisienne, Amel Mathlouthi qui porte bien son beau prénom : un espoir ! Et puis, cette fille, sans jeu de mots, très « spice » (pimenté) a du talent à en revendre. Et, au grand bonheur des amateurs de bonne musique, comme dirait Jean-Jacques Goldman, Amel Mathlouthi a donné un concert d'excellente facture organisé sous les auspices du Centre culturel français à Alger, jeudi soir et ce, dans le cadre bucolique, estival et en plein air des jardins du CCF. A la bonne étoile, une voix haute et puissante qui monte crescendo en a cappella. Elle vient d'ailleurs ! Des tripes ! Le public est captivé. Cette chanteuse tunisienne a du coffre super... posée sur la caisse de résonance électro soft interprétant un texte que personne ne déchiffre. Ce sont des paroles de Ahmadou en kurde. C'est sûr, c'est un instant citoyen du monde. Un spectacle donné par une artiste tunisienne se produisant en Algérie, sous l'impulsion du Centre culturel français, chantant en kurde et arabe et accompagnée de musiciens français. Vive l'espéranto musical universel ! Entourée d'un trio d'enfer. Karim Attoumane, un guitar « héraut » à la tablature aérienne proche de The Edge du groupe irlandais de pop-rock et de Lotfi Attar de Raïna Raï quand il joue le fameux quart de note oriental-berouali, Boris kulenivic, à la basse et Germain Samba, à la batterie, Amel Mathlouthi déclinera la marque de fabrique de son répertoire en tant qu'interprète, auteur et compositeur. Aussi, a-t-elle délecté l'assistance par des morceaux de choix comme Houdou (calme), Fi Bali (dans mon esprit) dédié à Che Guevara, Amin Bik (je crois en toi), Dfina (l'enterrement), La Route est longue, Alkit (j'ai trouvé), Ivresse et Kelmati Hora (ma parole est libre). Amel Mathlouthi, folk-singer, fille spirituelle de Joan Baez, Emilou Harris, Dolores O'Reardon des Crannberries ou encore Fayrouz — mais avec sa touche personnelle et personnalisée — fait dans la country maghrébine, l'electro-acoustique, pop-rock, drum'n'bass, rock tex mex latino et surtout des déclinaisons en guise de clins d'œil à Dessidenten de Hamid Baroudi. Amel aime commenter ses titres, histoire d'associer le public et être interactif : « Ces histoires d'amour qui finissent mal en général, nous poussent à la création en tant qu'auteur et compositeur... » En guise de surprise, Amel reprendra le titre Djbel Mabin Djebel de Baâziz. C'est sûr, Amel Mathlouthi, est une « troubadour » « rurbaine » qui a du caractère et son étoile ne cesse de monter au firmament.