C'est dans les jardins du Centre culturel français d'Alger que la chanteuse tunisienne Amel Mathlouthi donnera son premier concert en Algérie, ce soir à 20h. Dotée d'une voix d'or, cette jeune femme, en autodidacte, écrit et compose ses titres. Accompagnée de sa guitare, elle a revisité la musique de l'Orient en y ajoutant ses touches personnelles. Très souvent comparée à la diva Fairouz, Amel Mathlouthi a très vite acquis une grande notoriété dans son style musical et sa voix a conquis publics et critiques. A l'âge de huit ans, Amel intègre le conservatoire Ibn Sina. Elle y suivra une formation musicale jusqu'à l'âge de 25 ans. Ce n'est qu'à 15 ans qu'elle découvre le plaisir du chant. Elle s'y met et ne tardera pas à se faire remarquer. Sa capacité à faire monter l'audience attirera l'attention de ses formateurs et des professionnels. Fan de Bob Dylan, elle saura faire accommoder ses influences dans ses compositions. Elle écrit en anglais et en arabe classique, mais ses amis auront vite fait de la convaincre de se mettre à l'écriture en dialecte tunisien. Ses premiers essais verront le jour en 2004. Repoussant les frontières, elle ajoutera à son arc la langue française. Elle élira d'ailleurs domicile en France et enchaîne les petites scènes. Son talent et sa persévérance n'auront pas été vains. Amel Mathlouthi poursuivra son ascension jusqu'à atteindre les sommets où trônent les grosses pointures. C'est ainsi qu'elle collaborera plus tard avec les plus grandes figures de la musique jazz, à l'instar de Jean-Jacques Milteau et de Charly Couture. Son premier album, Peur, n'est autre que la preuve de l'immense talent sommeillant en Amel et qui ne demande qu'à surgir et s'exprimer dans ces compositions où les rythmes et les sonorités parfois tribals, mélancoliques reflètent toute la diversité culturelle de l'artiste, tunisienne de naissance mais universelle de culture. W. S.