Le Pr Mouloud Atig, chirurgien au Centre Pierre et Marie Curie de lutte contre le cancer (CPMC) a affirmé dimanche à Alger, que 90% des cancers du pancréas étaient diagnostiqués à un stade avancé. Le cancer du pancréas figure parmi les cancers qui n'ont pas de symptômes cliniques apparents, d'où son diagnostic à un stade avancé, a précisé le Pr Atig en marge des 17e congrès national, 13e congrès maghrébin et 3e congrès franco-maghrébin de chirurgie. En général, toutes les tranches d'âge sont touchées par le cancer du pancréas, mais un taux de prévalence plus élevé est enregistré chez les 50-60 ans, a indiqué le Pr Atig. Abordant le traitement et la chirurgie de cette affection, le Pr Atig a précisé que le CPMC comptait quatre blocs opératoires, ce qui demeure insuffisant pour prendre en charge la chirurgie de tous les cas lourds qui viennent de l'ensemble du territoire national. Il a précisé que dix nouveaux cas viennent s'ajouter tous les jours à la liste d'attente de la chirurgie lourde, tous cancers confondus. Tous les cas sont des urgences, et retarder leur chirurgie conduit à de graves complications pouvant engendrer le décès, a-t-il dit. Le spécialiste a estimé que cela était dû au manque d'infrastructures à même de prendre en charge cet aspect et au « déficit en personnel qualifié des corps médical et paramédical », d'où la surcharge constatée au niveau du Centre Pierre et Marie Curie. Le spécialiste a appelé à la mise en place d'un plan national de lutte contre le cancer et au diagnostic précoce de certains types de cancer pour une meilleure prise en charge du malade. S'agissant de la réalisation de 17 centres de lutte contre le cancer prévue à travers le territoire national, l'intervenant a souligné que certains ont déjà été réalisés, alors que d'autres sont en cours de réalisation, précisant que la création de ces centres s'inscrit dans le cadre de la décentralisation du traitement et le rapprochement de la santé du citoyen. Il ajouté que 8 centres ont été réalisés et ont besoin de 105 radiologues alors que les facultés de médecine algérienne « sont incapables de former le nombre requis », ce qui explique le déficit enregistré par ces centres. Selon les statistiques de l'Institut national de la santé publique d'Alger 30 000 à 35 000 nouveaux cas de différents types de cancer sont recensés annuellement à travers le territoire national, dont 5000 à 6000 cas uniquement subissent un traitement chimique au centre de lutte contre le cancer.