Le président du FNA, Moussa Touati, fait semblant d'ignorer ses adversaires au sein du parti. Il estime que la page de la contestation est complètement tournée et que le parti a dépassé ce problème. « Il n'y a ni mouvement de redressement ni dissidents au sein du FNA », lance-t-il lors d'une conférence de presse qu'il a animée, hier, à Alger. Selon lui, les meneurs du mouvement de redressement « cherchent à se faire connaître à travers la presse ». « Tant qu'ils se contentent de parler dans la presse, ils ne nous intéressent pas », a-t-il déclaré. Pour Moussa Touati, seuls les deux tiers du conseil national peuvent convoquer un congrès extraordinaire du parti. L'affaire des dissidents, a-t-il ajouté, ne mérite pas la convocation d'une réunion de la commission de discipline. « La commission ne se réunit que pour traiter des affaires sérieuses. Le responsable de ce mouvement de redressement n'est même pas accepté par des militants dans sa propre wilaya », affirme-t-il, sans citer le nom de ce responsable. Dans le même sens, le premier responsable du FNA revient sur l'implication du secrétaire général de la CNEC, Khaled Bounedjma, dans ce mouvement. « Ce dernier n'a rien à voir avec le FNA et nous ne le connaissons pas. Il est devenu responsable de la Coordination nationale des enfants de chouhada grâce à moi », a-t-il ajouté. Evoquant la question de l'amnistie générale qui fait l'objet de débat depuis la dernière élection présidentielle, Moussa Touati ne clarifie pas la position de sa formation. Selon lui, le contenu de ce projet « est inconnu et beaucoup de questions restent posées ». « Qui va bénéficier de cette amnistie ? Sera-t-elle réservée uniquement aux terroristes ? Nous ne pouvons pas commenter un projet dont le contenu est flou », s'interroge-t-il. Avant d'élaborer ce projet, a-t-il enchaîné, il faut d'abord évaluer les précédents mécanismes (la charte pour la paix et la réconciliation et la concorde civile) pour déterminer les raisons qui font que les terroristes n'ont pas déposé les armes. « Saïd Bouteflika est libre de créer son parti » Interrogé sur l'éventuelle création par Saïd Bouteflika de son propre parti, l'orateur juge cette question ordinaire. « Le frère du président est libre de créer son parti. Nous avons déjà vécu cela par le passé. Il y a de nombreuses demandes de création de partis au niveau du ministère de l'Intérieur », a dit Moussa Touati avant de préciser, toutefois, que « les responsables politiques du pays viseraient, en prévision de la révision de la Constitution et de la réforme de l'Etat, à créer des familles politiques ». « On s'attend à la fusion des trois partis de l'Alliance présidentielle pour créer un seul parti politique », a-t-il souligné. Par ailleurs, le conférencier annonce le début de la restructuration du FNA. Une session de formation au profit des membres des commissions de wilaya sera, selon lui, organisée à cet effet du 17 au 19 juin. « Nous voulons conférer davantage de professionnalisme au parti en assurant à ses militants, à travers la formation, l'aptitude de défendre les principes du Front pour lui permettre d'occuper la place qui lui sied sur la scène politique nationale », a-t-il conclu.