Tout en revendiquant la vice-présidence de l'APN, Moussa Touati s'est dit prêt à investir le Sénat. De simple mouvement au parti politique, le patron du FNA résume les dix années d'existence de cette formation qu'il veut mener loin, d'ici à l'échéance de 2012. C'est ce que promet Moussa Touati aux cadres du parti et présidant les bureaux de wilaya, lors d'une réunion tenue, hier, au Club du moudjahid, à Alger. Le président du FNA s'est fixé deux grands rendez-vous qui retiennent l'attention des responsables du parti. Il s'agit du renouvellement des structures du Sénat que brigue le FNA et la restructuration du parti qui veut prendre la dimension qui lui sied. Mais en attendant de prendre d'assaut la chambre haute, Moussa Touati revendique la vice-présidence de l'APN plaidant la cause de sa formation par le fait d'avoir dépassé le quorum lui permettant d'aspirer à ce poste ainsi que de chapeauter des commissions. Le FNA est présent au sein de l'APN grâce à ses vingt et un députés. L'affaire connaîtra son épilogue d'ici à la session parlementaire d'automne, d'autant que le RND a émis son opposition, refusant au parti de Touati d'accéder à la vice-présidence de l'APN. Sans perdre de temps, Moussa Touati organise ses troupes et procède à l'installation des commissions de restructuration du parti au niveau communal. Cette opération qui prendra fin d'ici à janvier prochain est considérée comme «station décisive» par le parti qui compte capitaliser les deux mille élus du Front national algérien. Le patron du parti focalise sur le Sénat, en décembre, et entend voir s'ouvrir à lui les portes de la deuxième chambre où il compte obtenir quelques sièges. Mais auparavant, M.Touati entame une analyse de la situation du pays en tentant de situer son parti. «Sommes-nous prêts à peser sur le futur échiquier politique? De troisième force, quelle place aura-t-on d'ici que le projet de la loi sur les partis politiques vienne à être officialisée?», s'interrogera-t-il très critique envers ses militants qu'il exhorte à aller de l'avant afin d'investir le champ politique. L'orateur fera le tour de la situation qui prévaut en tirant une conclusion à propos de certains phénomènes tel celui des harraga. Il expliquera que cela est dû à l'impuissance du système à faire face aux problèmes sociaux et décide que «notre opposition commence par rejeter la balle aux responsables qui n'ont pu ou su capitaliser les capacités populaires». Il paraphrasera en lançant qu' «on ne naît pas voleur, tueur ou mendiant!». Et d'ajouter: «Trouvez-moi un élu, un député ou un directeur qui ne vole pas! Nous en avons fait une culture!» Il commentera la loi de finances complémentaire en disant que «c'est venu après une perte et un déficit accusés par l'Algérie et par un large pan de la société, nous risquons d'être dans d'autres affaires Khalifa!». Interpellé au sujet de ce qu'il refuse d'admettre comme dissidence, Moussa Touati ferme la porte à ceux qu'il appelle «opportunistes» et pose «les critères d'éligibilité», dont l'ancienneté au sein du parti. Il se référera à la récente expérience qui a abouti à une dissidence vite contenue. L'ex-candidat à la présidence de la République balaiera d'un revers de la main l'existence même de Benhamou et annonce, à l'occasion, que deux de ses détracteurs, Abdelkhalek Djilali et Boukritaoui, risquent la prison pour avoir été reconnus coupables par la justice d'usurpation de fonction et de diffamation dans l'affaire les opposant au président du FNA.