Des dizaines de férus de la pêche à la ligne prennent d'assaut, à l'approche de la saison estivale, les berges du barrage-réservoir de Ouled El Kaïm. La carpe, très prolifique dans ce point d'eau, à l'instar du barrage de Béni Haroun, attire beaucoup de monde. Plus que pour le simple plaisir de la détente et de la villégiature, la pêche à la ligne dans l'ensemble des lacs de la wilaya, et essentiellement au barrage-tampon de Ouled El Kaïm, est devenue une véritable passion qui draine plusieurs dizaines d'amateurs. L'emprise est telle que de nombreux visiteurs et passagers venant des wilayas limitrophes y affluent et prennent place sur les rives de cette petite « mer interne », qui pour s'adonner à la quête de la majestueuse carpe et du barbeau, et qui encore pour respirer un bol d'air frais. Le créneau a pris son essor à partir de l'été dernier où les adeptes de la pêche à la ligne sont de plus en plus nombreux à investir les lieux depuis les premières lueurs du jour. Dans le cadre du programme de développement de la pêche et de la pisciculture, la station de la pêche et des ressources halieutiques de Mila a initié une série de mesures entrant dans le cadre de l'organisation de la pêche, l'orientation, la pérennisation et la sauvegarde de cet immense patrimoine aquicole, constitué principalement de la carpe (grande bouche), argentée, royale, normale et le barbeau. Au titre du programme national de revalorisation des bassins aquicoles, une première opération de peuplement dudit barrage, impliquant 160 000 alevins de carpe (grande bouche et argentée), a eu lieu en 2006. Cette initiative s'est vue renforcer par l'introduction de centaines d'alevins mâles récupérés du barrage de Hammam Grouz, à l'issue de son assèchement au mois de juillet 2007. Face au nombre impressionnant de pêcheurs illicites, et devant l'impératif d'organisation, de réglementation, de normalisation et d'orientation des intervenants, la station a mis en œuvre une stratégie d'encouragement au profit des jeunes pêcheurs via les dispositifs de la microentreprise. Des potentialités halieutiques inestimables La pêche en eau douce (dans les barrages s'entend) se développe à une allure prometteuse. Le programme 2009, concocté par la station de Mila en coordination avec la direction des services agricoles (DSA) et visant l'élevage du poisson dans le secteur agricole et les collectivités disposant de surfaces aquicoles permettant l'élevage et la multiplication du poisson est en phase de maturation. Une vision aussi pertinente qu'ambitieuse, sachant que la superficie du potentiel en surfaces aquicoles et retenues s'élève à quelque 4 684 ha. Une perspective on ne peut plus salvatrice, dès lors que le recours crescendo à la consommation de la carpe s'inscrit comme une alternative sérieuse aux prix prohibitifs des poissons de mer. « La prise moyenne d'une journée peut aller de 1,5 à 2 q de carpe de différentes tailles ». La prolifération des mordus de la pêche à la ligne, ainsi que la surabondance des variétés de la carpe sur la place publique dénotent les potentialités halieutiques insoupçonnables que recèlent les barrages de la wilaya. Le poids moyen d'une carpe de grande envergure oscille aisément entre 25 et 35 kg et la pièce de cette espèce est cédée entre 500 et 1 000 DA. Une contrainte de taille, cependant : aux dires de jeunes pêcheurs interrogés, il semble que leurs projets de montage de petites entreprises de pêche, « butent sur l'exigence du fameux agrément que refuse de leur attribuer la station au motif que le document en question n'est attribué que dans le cas de la disponibilité du matériel de pêche ».