La fusion-absorption de la société nationale de raffinage de pétrole Naftec et des Entreprises de gestion des zones industrielles d'Arzew (EGZIA) et de Skikda (EGZIK) sera effective sur le plan juridique le 30 juin 2009, date à laquelle la dissolution de ses entités sera entérinée. Les actes notariés de l'opération de fusion, publiés hier dans la presse nationale, officialisent ainsi sur le plan légal le retour des sociétés Naftec, EGZIA et EGZIK dans le giron de la maison mère. Sonatrach avait absorbé en fait depuis le 1er janvier 2009 les activités respectives des trois sociétés qui sont intégrées ainsi dans l'objet social de Sonatrach. Avec cette fusion-absorption, ce sont 50 milliards de dinars de Naftec, 3,256 milliards de dinars d'EGZIA et 160 millions de dinars d'EGZIK – équivalents au capital social de chaque entreprise – qui vont s'ajouter au capital social de Sonatrach, qui est de 500 milliards de dinars.Cette opération de fusion, souhaitée depuis un certain temps déjà par le ministère de l'Energie et des Mines, permet à Sonatrach de reprendre en main une activité très importante relative au raffinage qui a, de plus, nécessité des efforts d'investissement importants de la part de la compagnie ces dernières années. La filière est aussi très importante pour Sonatrach pour ce qu'elle recèle comme attraits pour l'investissement. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait, en décembre 2008, exprimé son intention de faire chapeauter par Sonatrach l'activité de raffinage, en mettant fin à l'autonomie de gestion de Naftec et des deux zones pétrochimiques de Skikda et d'Arzew. Il avait ainsi expliqué que « l'existence d'une filiale complètement indépendante intervenant au même titre que l'entreprise mère dans l'activité raffinage poserait toujours problème dans ce domaine ». « Certaines activités qui sont nécessaires à Sonatrach doivent lui appartenir et le raffinage fait partie des activités intégrantes de Sonatrach », avait-t-il alors ajouté. L'autre raison qui a conduit Sonatrach à récupérer cette filiale est, selon M. Khelil, l'incapacité de Naftec de financer son programme d'investissement estimé à près de 3 milliards de dollars. « Sonatrach a déjà injecté 50 milliards de dinars dans sa filiale, mais ne peut la recapitaliser à chaque fois qu'elle en a besoin », a-t-il dit en soulignant que le seul moyen d'assurer le développement du raffinage en Algérie est de réintégrer cette activité à Sonatrach. Par cette démarche d'intégration du raffinage dans les activités de la société mère, Sonatrach revient ainsi à une configuration plus conventionnelle – celle d'avant 1982 – qui lui permettra certainement une maîtrise des investissements et des activités des pôles pétrochimiques, mais également une meilleure gestion des risques liés à la sécurité, potentiellement nombreux sur ces sites. Il est à noter que l'Algérie, qui dispose d'une capacité de raffinage de 22 millions de tonnes par an, ambitionne les faire passer à 50 millions à l'horizon 2014.