Le processus annoncé en décembre dernier par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, de réunir l'outil de raffinage public au sein de la Sonatrach commence à prendre forme. Sonatrach a, en effet, procédé à la fusion-absorption de la Société nationale de raffinage de pétrole (Naftec), et des Entreprises de gestion des zones industrielles d'Arzew (EGZIA) et de Skikda (EGZIK), selon des actes notariés publiés, hier, par la presse nationale. Il faut dire que Sonatrach cherche, par cette démarche, à s'assurer de la réussite du flux d'investissements impressionnant caractérisant les deux pôles hydrocarbures que sont devenus Skikda et Arzew. L'autre raison qui a conduit Sonatrach à récupérer Naftec est l'incapacité de celle-ci de financer son programme d'investissement estimé à près de 3 milliards de dollars, d'autant que Sonatrach a déjà injecté 50 milliards de DA dans sa filiale. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui a motivé dernièrement le retour de Naftec à Sonatrach par une nécessaire intégration des activités de la compagnie au sein de l'entreprise mère pour des besoins de coordination, a déclaré que cette dernière (Sonatrach) ne peut recapitaliser sa filiale à chaque fois qu'elle en a besoin. "Le seul moyen pour assurer le développement du raffinage en Algérie est de réintégrer cette activité à Sonatrach" a-t-il dit. Selon les explications du ministre, l'existence d'une filiale complètement indépendante intervenant au même titre que l'entreprise mère dans l'activité raffinage poserait toujours problème dans ce domaine. Il est vrai que Naftec voulait concurrencer Naftal dans l'activité de distribution mais elle a été remise à sa place par le ministère de tutelle. "Certaines activités qui sont nécessaires à Sonatrach doivent lui appartenir et le raffinage fait partie des activités intégrantes de Sonatrach", a expliqué Khelil. Ainsi, et aux termes des actes notariés respectifs, les sociétés Naftec, EGZIA et EGZIK sont dissoutes le 30 juin 2009 par la procédure de fusion-absorption et leurs activités respectives intégrées dans l'objet social de Sonatrach dès le 1er janvier 2009, date "effective" de la fusion-absorption, selon les termes des contrats respectifs approuvés par les assemblées générales de ces sociétés, tenues le 15 avril dernier. Au capital social de Sonatrach (500 milliards de DA) vont désormais s'ajouter 50 milliards de DA de Naftec, 3,256 milliards de DA d'EGZIA et 160 millions de DA d'EGZIK. Naftec a, rappelons-le, été créée en 1988, quand les pouvoirs publics de l'époque avaient estimé nécessaire de séparer l'activité du raffinage de l'activité de distribution, toutes deux assurées jusque-là par l'entreprise nationale Naftal. Depuis le 18 Avril 1998, l'entreprise Naftec est devenue une filiale de Sonatrach avec un capital social de 12 milliards de dinars. Elle produit des carburants, des lubrifiants, des aromatiques et des bitumes. Elle traite environ 21,7 millions de tonnes annuellement. Naftec a plusieurs filiales et détient des participations dans différentes entreprises. Lotfi C.