L'ambassadeur du Pakistan en Algérie, Muhammad Hafeez, a lancé, hier à Alger, un appel à l'aide internationale destiné à réunir une somme de 543 millions de dollars pour réhabiliter quelque 2,5 millions de personnes déplacées lors de l'opération militaire lancée fin avril contre les rebelles talibans dans le nord-ouest du pays. « Le Pakistan a besoin de 543 millions de dollars pour réhabiliter les personnes ayant fui leur domicile en raison des combats en cours dans les régions tribales pakistanaises », entre l'armée et les talibans, a déclaré M. Hafeez lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'ambassade du Pakistan à Alger. Le diplomate a fait savoir que les Nations unies avaient reçu jusqu'ici « 137 millions de dollars américains », destinés aux déplacés pakistanais. L'ambassadeur a, par ailleurs, affirmé que les combats entre l'armée pakistanaise et les talibans, qui se poursuivent dans le nord-ouest du pays, notamment dans la vallée de Swat, ont fait « en une semaine » au moins 2,5 millions de déplacés. Devant la « gravité » de cette situation, M. Hafeez a appelé les pays ayant promis d'aider financièrement le Pakistan à honorer leur engagement « le plus tôt possible », afin d'éviter « une catastrophe humanitaire ». Outre la réhabilitation des personnes déplacées, l'ambassadeur du Pakistan à Alger a souligné que son pays avait besoin de 2,5 milliards de dollars en vue de reconstruire les régions dévastées par les combats contre les talibans. Il a également réaffirmé la détermination de son pays à vaincre « le terrorisme des talibans qui touche les civils innocents », soulignant que ce phénomène « ne concerne pas seulement le Pakistan mais l'ensemble de la communauté internationale ». Il a appelé la communauté internationale à aider le Pakistan, « victime du terrorisme » à surmonter cette situation « critique ». « Nous devons combattre le terrorisme en particulier les talibans qui veulent détruire le Pakistan », a insisté l'ambassadeur, qui a averti que ce phénomène « peut gagner d'autres régions du monde ». Le diplomate a par ailleurs fait savoir qu'Islamabad avait utilisé tous les moyens pacifiques, tel le dialogue, pour régler la crise avec les talibans. Des options rejetées par ces derniers, qui ont multiplié leurs attaques « barbares » contre le gouvernement et la population civile, contraignant l'armée à intervenir, le 26 avril dernier, pour déloger les « terroristes », notamment dans les districts de Buner, Swat et Lower dir (nord-ouest).