L'ambassadeur du Pakistan en Algérie estime que son pays «n'est pas la source du terrorisme, mais en est une victime». SOS. Secours. Le Pakistan frôle une catastrophe humanitaire. Les dirigeants de ce pays lancent des cris de détresse. Ils demandent à la communauté internationale de leur venir en aide. En Algérie, c'est l'ambassadeur du Pakistan en poste à Alger, Mohamed Hafeez, qui demande aux Algériens d'apporter leur aide financière au peuple pakistanais. Ce dernier a fait savoir, hier lors d'un point de presse animé au siège de son ambassade sise à El-Biar, que son pays est dans le besoin d'une aide internationale d'un montant de 2,5 milliards de dollars. Cela pour permettre au Pakistan de retrouver sa stabilité et d'assurer la reconstruction de ce pays qui a fabriqué sa bombe atomique et développé la recherche nucléaire. M.Hafeez a expliqué qu'outre la somme mentionnée en haut, le Pakistan est dans le besoin urgent d'une somme de 543 millions de dollars. Ce montant permettra, selon le diplomate pakistanais, à quelque 2,5 millions de réfugiés de retrouver leurs camps et leurs maisons abandonnés sous la menace des taliban. La même source a dévoilé que les Nations unies n'ont versé au gouvernement pakistanais que 24% de cette somme, soit 137 millions de dollars. «Nous sommes obligés de collecter le reste, c'est-à-dire 406 millions de dollars, pour éviter une catastrophe humanitaire qui peut ravager les vies de 2,5 millions de Pakistanais», a-t-il lancé. L'ambassade du Pakistan a même ouvert un compte bancaire pour permettre aux Algériens de verser leurs dons à cette population. L'ambassadeur a précisé que son pays n'a reçu aucune aide de la part du gouvernement algérien. Par la même occasion, il confirme les aides reçues en provenance des Etats-Unis d'Amérique pour la population concernée de son pays. Il a précisé que les Américains aident militairement et financièrement le Pakistan. Revenant sur la crise que traverse son pays, M.Hafeez a estimé que le chaos vécu par le Pakistan est dû essentiellement et au premier degré à la situation d'instabilité et d'insécurité que traverse le pays voisin, l'Afghanistan en l'occurrence. Il a nié que cette crise soit directement liée au départ de l'ancien président, le général Pervez Musharraf. A propos du conflit militaire qui oppose son gouvernement aux taliban, l'ambassadeur indique que les autorités pakistanaises n'engagent aucun dialogue avec «les terroristes, les barbares et les criminels qui tuent les civils innocents». Et d'assurer qu'aucun accord de paix n'a été signé entre les deux parties, car les dirigeants de son pays refusent de négocier et de dialoguer avec une «organisation terroriste». Mohamed Hafeez précise que les accords signés récemment n'impliquent pas les taliban, mais ils ont été ratifiés entre le gouvernement pakistanais et «Tariki Mohammadi of Chariyâ» qui est une organisation pacifique. S'agissant de la stabilité de la région, le diplomate a souligné que plusieurs sommets régionaux ont eu lieu, avec pour but de trouver les mécanismes nécessaires qui favoriseront le retour de la paix dans toute la région. Il cite, notamment, la coopération avec l'Iran, l'Afghanistan et l'Inde. Selon les dires du conférencier, la Turquie s'est impliquée dans la recherche du retour de la paix dans cette région. Pour finir, à la question de savoir si Ben Laden se trouve encore au Pakistan, l'ambassadeur répond: «Personne ne sait où il se trouve, mais ce qui est sûr c'est qu'il n'est pas au Pakistan.»