Le phénomène n'est pas nouveau, mais il tend à prendre des proportions alarmantes. Dans un article paru récemment dans le journal La Libre Belgique, il apparaît que l'Algérie, hélas, est bien classée dans le tableau des trafiquants de diplômes. «Le phénomène de la falsification de diplômes et de relevés de notes est très localisé. A peu près, tous provenaient soit de Kabylie (Algérie), une région à forte poussée migratoire, soit de Yaoundé au Cameroun», a indiqué Laurence Degeimbre, du service des admissions de l'université de Liège (ULG). Selon la même source, l'université libre de Bruxelles (ULB) et l'université catholique de Louvain (UCL) ont également recensé des cas de «dossiers faussaires» provenant principalement d'Algérie et du Cameroun. Les faussaires auraient également tenté de s'inviter dans les universités françaises, canadiennes et américaines. «Les services consulaires de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger sont concernés par des cas de falsification de diplômes ou de documents relatifs à la scolarité des demandeurs de visas. Quand nous suspectons qu'un document est falsifié, nous contactons les autorités algériennes concernées afin de confirmer ou d'infirmer. Mais ce qu'il faut savoir c'est que s'il est prouvé qu'un diplôme ou un quelconque autre document est falsifié, le demandeur de visa pourrait ne plus ouvrir droit à un visa américain», explique Mme Jennifer Noisette, consul des Etats-Unis en Algérie. Les représentants des consulats de France et du Canada n'ont pas répondu à nos questions. Les universités algériennes ont, pourtant, mis en place des dispositifs pour l'authentification des diplômes. «Nous avons les outils de contrôle nécessaires. Nous procédons, chaque année, à l'authentification des diplômes. S'il est avéré qu'un étudiant a utilisé un faux diplôme pour accéder à l'UFC, il est définitivement rayé de notre liste d'étudiants. Lorsqu'ils apprennent qu'il y a des authentifications, les faussaires retirent leurs diplômes», explique Oubarèche Amirouche, sous-directeur des études et diplômes. Et d'affirmer : «Les fraudeurs, il y en a et il y en aura toujours.» Il est à rappeler, à ce sujet, qu'en août 2007, les éléments de la sûreté de wilaya de Mostaganem avaient mis la main sur un faussaire, âgé de 36 ans, qui fabriquait des diplômes de génie civil contre une somme allant de 60 000 à 100 000 DA. La méthode utilisée par le faussaire consistait en la confection de copies de diplômes, une fois légalisées auprès des services communaux, il était quasiment impossible d'y déceler une tromperie.