Le PDG d'Air Algérie, qui faisait hier le bilan 2008 de sa compagnie, a montré beaucoup d'optimisme quant à l'avenir de son entreprise dont le chiffre d'affaires en 2008 a connu un accroissement de près de 10% par rapport à 2007 avec 55 milliards de dinars. Abdelwahid Bouabdallah table sur un plan de développement mobilisant 100 milliards de dinars entre 2009 et 2010 pour renforcer la flotte d'Air Algérie, améliorer les prestations et les services et mettre fin au phénomène des retards, devenu malheureusement indissociable de l'image de la compagnie nationale. Des retards qui, de l'aveu même de M. Bouabdallah, ne sont pas près d'être endigués cet été avec l'affluence des passagers issus de l'émigration, le Ramadhan, la saison du hadj et le Festival panafricain qui nécessitera la mobilisation de plusieurs avions pour transporter les invités africains. Soumis à un tir de questions de la part des journalistes relatives aux retards des vols, M. Bouabdallah s'est défendu en mettant en avant les améliorations obtenues en 2008, tout en concédant tout de même qu'il y aura encore des retards notamment cet été. « Avec une flotte sous-dimensionnée, le règlement du problème est impossible », soutiendra-t-il, promettant qu'« avec la prochaine flotte, il n'y aura plus de retard. » Le PDG d'Air Algérie qui a annoncé « l'acquisition de 7 appareils moyen courrier d'une capacité de 150 sièges chacun et 4 avions régionaux de 70 sièges », estime qu'à l'horizon 2014 « le développement du trafic d'Air Algérie pourra atteindre 6 000 000 de passagers, soit le double par rapport au volume transporté en 2008 ». M. Bouabdallah a affirmé que sa compagnie « renforcera sa flexibilité opérationnelle en affrétant des avions supplémentaires nécessaires pour faire face aux pointes du trafic ». L'amélioration des prestations d'Air Algérie qui entend garder et rentabiliser ses 50% de parts de marché face à ses concurrents français (Aigle Azur, Air France, et prochainement Air Méditerranée), se concrétisera, selon M. Bouabdallah en recourant à la fiabilisation dans le cadre d'une stratégie visant à réduire les coûts. Pour le PDG d'Air Algérie, la solution est donc de filialiser les activités, notamment le catering (service de restauration en vol), le fret avec ouverture de capital et également la maintenance, mais sans ouverture de capital. L'activité maintenance verra, selon M. Bouabdallah, « l'injection d'expertise additionnelle pour élargir son périmètre d'action aux clients externes et accroître ainsi sa rentabilité ». « L'activité handling (assistance aux avions dans les escales) sera érigée en centre de profit pour accroître sa rentabilité », tient à dire le PDG d'Air Algérie. Ce dernier veut s'attaquer aussi au volet formation afin de passer d'une orientation « production » vers une orientation « services ». « C'est là le chantier le plus difficile, note le PDG de la compagnie, car il s'agit de changer les façons de travailler ancrées depuis très longtemps. » A propos de Tassili Airlines, M. Bouabdallah a plaidé hier pour un partage intelligent de l'espace aérien en refusant tout de même que dans une configuration à venir, la part juteuse du trafic (transport des pétroliers par exemple) soit prise par Tassili au détriment d'Air Algérie. Sur le plan juridique, M. Bouabdallah a déclaré : « Je ne suis pas contre une prise de participation qui préserverait nos intérêts, mais je refuse un scénario qui nous fasse porter le passif de Tassili qui a fait de lourds investissements en termes d'achats d'avions par exemple. Je suis pour une collaboration qui préserve les intérêts de chaque compagnie et qui fasse profiter chacune des compétences et des possibilités de l'autre, pour le bien du pays », soutient encore le PDG d'Air Algérie.