Les dernières mesures décrétées par le gouvernement pour recadrer l'investissement et l'importation continuent de susciter les réactions des uns et des autres. Associé d'Ernst & Young et responsable advisory France, Algérie et Luxembourg, Philippe Ausseur appelle à plus de « sérénité et de stabilité » dans l'ébauche du cadre juridique et réglementaire relatif à ces mesures. Interrogé, hier, en marge de la tenue, à l'hôtel Hilton, du 1er Symposium des décideurs économiques, organisé par Ernst & Young, M. Ausseur souligne que « les autorités algériennes devraient clarifier leurs positions et expliquer aux entrepreneurs algériens et étrangers ce qu'elles veulent faire appliquer ». Pour M Ausseur, les opérateurs économiques ne pourront réaliser leur démarche et vocation, celle de développer leur entreprise, que dans un « cadre serein et stable ». Il pousse l'analyse jusqu'à affirmer que les dernières mesures sont à verser au compte d'annonces de campagne électorale pour la dernière présidentielle. « Il faut se méfier des propos d'estrade et de tribune. Il y a eu un certain nombre d'annonces lors de la campagne électorale. Maintenant que la température est un peu retombée, on va vers un peu plus d'analyse à froid. C'est celle qu'il nous faut avoir », explique-t-il, en estimant nécessaire de « rassurer et de conforter » aussi bien l'investisseur étranger qu'algérien. On se souvient encore que de nombreux représentants diplomatiques et opérateurs étrangers n'ont pas manqué d'exercer une pression sur le gouvernement algérien. Peine perdue, puisque un décret exécutif relatif aux conditions d'exercice des activités d'importation des matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l'état a été publié dans le Journal officiel. Dans un autre chapitre, Philippe Ausseur a mis l'accent sur les faiblesses de l'économie nationale en citant une croissance rentière, un tissu de PME dispersé et peu structuré, un accès difficile au capital et limité au recours à l'endettement et un programme de privatisations aux effets limités. Alors que l'Algérie dispose d'une somme d'atouts enviables.