L'économie algérienne en pleine mutation et ouverte à l'ère de la mondialisation devrait se diversifier, cela ne se fera qu'avec l'émergence des acteurs issus du secteur privé. C'est, dans ce contexte, que M. Phillippe Ausseur, associé Ernst & Young Advisory Algérie, a expliqué qu'"il existe un vrai besoin de structuration des entreprises algériennes pour promouvoir une économie dynamique. Il faut que le secteur privé se développe. Il est impératif que les entrepreneurs en prennent conscience et essayent d'émerger comme Cévital. Il faut qu'il y ait beaucoup d'investisseurs privés pour la promotion et la diversification de l'économie algérienne basée, jusqu'à présent, sur les recettes des hydrocarbures", a-t-il suggéré, lors d'un point de presse animé hier, à Alger. Et d'ajouter : "Notre objectif est d'amener des bonnes pratiques pour accompagner des entreprises et des entrepreneurs algériens. Il faudra que les outils informatiques accompagnent ces transformations. Il faudra appréhender les techniques de base en commerce, moderniser et maîtriser de nouveaux systèmes d'information. C'est un vaste chantier. Il y a de grands groupes qui n'ont pas de systèmes d'information. Il faut donc inculquer une culture managériale. Les entrepreneurs privés doivent émerger, pour le développement durable de l'économie du pays. Cette dernière ne doit pas se contenter uniquement des investissements du secteur public", estime-t-il. Il est utile de noter qu'Ernst & Young Advisory Algérie est la filiale algérienne de Ernst & Young, un cabinet de conseil et d'audit international. Le réseau Ernst &Young intervient en Algérie depuis plus de 25 ans pour répondre aux besoins des acteurs économiques et des décideurs publics. Il fournit, par ailleurs, des prestations de conseil en matière de comptabilité nationale et internationale, de gestion des risques et de révision interne, de prévention et de détection des actes délictueux ainsi que de la sécurité des systèmes informatiques et des processus de traitement. Présent dans 140 pays, sa présence sur le territoire algérien, et son engagement auprès de ses clients et partenaires, s'est confirmée par l'ouverture d'un bureau à Alger en 2005. Selon M. Jean-pierre Letartre, associé Ernst & Young "l'ouverture de ce bureau répond à une priorité stratégique". Ce réseau, faut-il le signaler, développe, en Algérie, ses activités de conseil, audit, droit et finance, de transaction et de fiscalité. Depuis le 1er septembre 2008, 35 collaborateurs ont rejoint Ernst &Young Advisory Algérie avec pour objectif de tripler le volume d'activités dans les trois années à venir. Le bureau devrait alors disposer d'une centaine de collaborateurs. Ernst & Young Algérie table pour un chiffre d'affaires de 12 et 15 millions d'euros en 2011. "L'économie algérienne est en pleine mutation. L'accélération de son ouverture a amené l'accélération de notre implantation. Ernst & Young renforce sa présence en Algérie afin d'accompagner le mouvement de réformes et d'investissements que vit le pays, il accompagne à la fois les grandes entreprises publiques et privées ; n'oublions pas que notre accompagnement a été au cœur des réformes de l'économie algérienne dans le secteur de l'énergie, dans la privatisation aussi, etc.", indique M. Philippe Ausser. Selon l'orateur, le marché algérien est très important et prometteur, seulement il y a un manque de maîtrise de nouvelles bases de management, et de fiscalité. D'après M. Ausser, le secteur bancaire en Algérie demeure toujours en retard comparativement à d'autres pays en voie de développement. "Il y a très peu d'échanges en Bourse, il faut que le secteur bancaire évolue puisque c'est la clé d'une économie forte", dira-t-il. Avec un chiffre d'affaires de 24.52 milliards de dollars, et quelque 135 000 professionnels dans le monde, Ernest & Young Global Limited, signale-t-on, est une société britannique à responsabilité limitée par garantie. Samira Hamadi