L'opposition ne faiblit pas et ne lâche pas dans le bras de fer avec le pouvoir. A la sixième journée consécutive des protestations à Téhéran demandant l'annulation de l'élection présidentielle, c'est le candidat malheureux, Mir Hossein Moussavi, en compagnie de son épouse, Zahra Rahnavard, qui a rejoint les manifestants. Il a participé à une nouvelle marche, hier à Téhéran, afin de protester contre les résultats du scrutin, ont rapporté des témoins. « Nous étions assis devant le bâtiment des Télécommunications. M. Moussavi est arrivé. Il est descendu de la voiture et a parlé à la foule », rapportent des témoins. Des dizaines de milliers d'Iraniens, partisans de Mir Hossein Moussavi, se sont rassemblés hier pour une nouvelle manifestation. Les manifestants, pour la plupart sont vêtus de noir en mémoire des sept des leurs, tués par balle lundi dernier. Ils se sont d'abord rassemblés sur la place de l'Imam, dans le sud de la capitale, avant de se diriger vers le nord, par l'avenue Ferdowsi. Comme lors des deux jours précédents, les participants défilaient en silence, portant de nombreux portraits de M. Moussavi et des brassards verts, couleur choisie par ce dernier lors de la campagne électorale. « Nous n'avons pas donné des morts pour accepter des urnes traficotées », lisait-on sur une pancarte, ou encore « Mon frère martyr, je récupèrerai ton vote » ou « Nous avons écrit amour (en votant), ils ont lu dictature ». Selon les témoins sur place, cette marche silencieuse était dédiée à la mémoire des sept manifestants tués par balle lundi lors de la grande marche à la place Azadi et des tués de l'université. Beaucoup de manifestants portaient des fleurs blanches en signe de deuil. La foule brandissait aussi les photos des joueurs de l'équipe nationale de football, dont plusieurs portaient mercredi dernier des bracelets verts au poignet lors d'un match contre la Corée du Sud, à Séoul. Par ailleurs, en signe de soutien aux manifestants, les automobilistes sur place klaxonnaient. Les manifestants demandent l'annulation de l'élection présidentielle du 12 juin, pour laquelle le président sortant Mahmoud Ahmadinejad a été déclaré vainqueur, selon les chiffres officiels. Notons également que la fille et un des fils de l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani ont été interdits de quitter l'Iran par la justice, en raison de leur implication dans les manifestations de l'opposition.