Les pays du Maghreb ne sont pas épargnés par les effets de la crise économique et financière mondiale, ont avertit les participants aux travaux de la 12e conférence des présidents de banques maghrébines, tenue jeudi dernier à Tunis, en présence de cadres du Fonds monétaire international (FMI). Ils ont rappelé que ces mêmes pays subiront de plein fouet les conséquences directes de la récession mondiale. La rencontre a été une occasion de rappeler que la région du Maghreb n'est pas épargnée et que les pays qui la constituent subiront les effets de la crise et de la récession mondiale, tout en soulignant l'intérêt de l'intégration économique et financière régionale pour une atténuation des chocs extérieurs. Les banquiers ont mis en avant ces répercussions sur les économies de la région à travers la baisse des prix et de la demande des produits d'exportation, des recettes du tourisme, des transferts des travailleurs résidant à l'étranger et de l'investissement direct étranger (IDE). L'Algérie en a fait les frais puisque rien que pour le premier trimestre 2009, la valeur des recettes des exportations algériennes a atteint 10,74 milliards de dollars, soit une baisse de 42,07% par rapport à la même période en 2008. Avec un prix de baril à 70 dollars, force est de reconnaître que les revenus de l'Algérie seront moins importants que ceux de l'été dernier, où le baril culminait à près de 150 dollars. L'autre élément grevant le budget de l'Etat demeure le boom de la facture des importations algériennes qui ont atteint 9,42 milliards de dollars au cours du 1er trimestre 2009, soit une hausse de 10,07% par rapport à la même période en 2008. Il faut dire que de nombreux économistes ont déjà sonné le tocsin, en estimant, ce qui est une évidence, que l'économie rentière est sujette aux caprices du marché pétrolier. Alertes restées sans échos chez les hauts responsables les plus en vue, ceux-là mêmes qui abusaient de mots rassurants. Et il a fallu d'un petit mot du président Bouteflika annonçant, lors de l'une de ses sorties publiques, la fin de la période des « vaches grasses » pour voir « ces cols blancs » changer leur fusil d'épaule. Autre effet de la crise, la forte baisse des investissements directs étrangers en Algérie en régression de près de 3 milliards de dollars en 2008, soit une chute de 40%. Ceci intervient au moment où le gouvernement Ouyahia a pondu une série de mesures sur l'investissement et l'importation, d'ailleurs décriées par les représentants des intérêts des investisseurs étrangers en Algérie. Des mesures qui risquent d'effaroucher un peu plus ces investisseurs à qui on reproche d'être frileux de s'investir dans le marché algérien. Les autres pays du Maghreb n'échappent pas à cette mécanique d'une crise à effet domino. Ceci étant, les participants à cette 12e conférence ont plaidé pour une accélération de « l'intégration économique et financière régionale » afin d'atténuer tant bien que mal ces chocs extérieurs. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a mis l'accent sur l'importance de coordonner les politiques monétaires et du taux de change, en précisant que la réalisation de l'intégration financière maghrébine reste tributaire du rapprochement entre les banques maghrébines. Aussi, il a appelé à plus de facilitation dans l'accès aux moyens de financement du commerce extérieur et de garantir l'adéquation des systèmes de payement, des législations bancaires et financières.