Selon le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, la cote d'alerte concernant la crise financière est atteinte. Pour ce responsable, c'est un signe qui n'augure rien de bon pour l'avenir et «les perspectives du FMI ne sont pas formidables», rapportent les agences. L'«année 2009 [sera] difficile», à des degrés divers, pour l'ensemble des économies de la planète, y compris celles du Maghreb relativement épargnées par ses (crise) premiers effets. DSK, qui était en visite en Tunisie, après une halte en Libye, a estimé qu'«aucune partie du monde n'est à l'abri» et pour qui «la solution à la crise économique nécessite une approche globale et concertée», rappelant que la dernière réunion du G20 a permis de s'accorder sur un soutien budgétaire concerté, de convenir de la nécessité d'une réforme de la finance internationale et d'une réorganisation de la gouvernance à l'échelle mondiale de façon à être plus efficace. Le responsable du FMI explique que, «contrairement aux précédentes crises, à l'instar de celles du Sud-Est asiatique ou de l'Amérique latine, qui ont été des crises régionales, c'est la première fois que la crise est mondiale et que les pays ayant besoin d'aide se trouvent donc être beaucoup plus nombreux». Concernant la chute des prix du pétrole et ses répercussions sur les prévisions du FMI, son patron a affirmé que «les prévisions du fonds avaient été élaborées sur un baril au prix tournant autour des 100 dollars», et que la baisse ou le maintien du prix moyen du baril dans la fourchette des 70-90 dollars proposée par l'OPEP «aurait un effet positif sur les prévisions du fonds». Le responsable du FMI, qui a soulevé par ailleurs la question de l'intégration économique de la région du Maghreb, n'a pas manqué de réitérer l'engagement de l'institution qu'il représente à appuyer les efforts en la matière. Le FMI, selon les dires de DSK, est convaincu de «l'existence de facteurs de développement considérables dans les pays du Maghreb ne demandant qu'à être valorisés et que le FMI est disposé à appuyer». Affirmant qu'«il reste encore du chemin à faire», le FMI constate aussi que «des progrès tangibles sont entrepris par les pays de la région» dans la perspective de la concrétisation de l'intégration maghrébine susceptible d'aider ces pays à «surmonter l'adversité de l'environnement international actuel». Il est utile de souligner que les pays maghrébins effectuent près de 80% de leurs échanges avec l'Union européenne, mais le commerce régional se limite à 3% du total de leurs échanges. Au sujet du G20 qui s'est tenu à Washington il y a quelques jours, DSK a tenté de rassurer les pays non représentés. Il affirmera, dans ce sens, que les institutions multilatérales avaient la vocation de représenter l'ensemble de la planète. «La voix des organismes multilatéraux, comme le FMI et la Banque mondiale, est le moyen de traduire les préoccupations des pays qui ne sont pas directement présents», a soutenu le patron du FMI qui ajoute que «l'Afrique du Sud était là». A ses yeux donc, il est «inexact» de dire que l'Afrique n'était pas représentée au sommet du G20. Enfin, il y a lieu de signaler que DSK, comme annoncé par la presse, hier à Alger, a quitté Tunis mardi soir pour Paris. S. B.