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Une société de la connaissance dans le Monde Arabe est-elle encore un objectif ?
Publié dans El Watan le 23 - 06 - 2009

En 2003, sous l'impulsion des Nations unies, un rapport sur le développement humain dans le Monde arabe, abordant le problème de la construction d'une société de la connaissance a été publié.
Il a alors soulevé une tempête d'opinions opposées. Le rapport avait mis en relief un « déficit de connaissances » qui menace le développement humain, la croissance économique et le potentiel futur des sociétés arabes. Il y a quelques jours, le Saban Center for Middle East Policy de la Brookings Institution(1) a publié une nouvelle étude en langue arabe sur le même thème. Celle-ci permet d'évaluer ce qui a (ou n'a pas) changé depuis 2003. Cette étude très documentée propose également des actions concrètes susceptibles d'aider à l'édification d'une société de la connaissance. Les manchettes des grands journaux occidentaux restent très dépendantes des informations sur l'instabilité politique dans le Monde arabe bien que des progrès notables aient été enregistrés dans les domaines de l'éducation, de la science, de l'industrie et de la réforme économique. En effet, l'accès à l'éducation a été assez remarquable au cours des cinq dernières années. Ainsi, la Jordanie est le premier pays arabe à se hisser au huitième rang mondial suivant le score d'évaluation scientifique parmi les dix premiers centres d'étudiants. L'accès à Internet a dépassé les 50% de la population à Dubaï à la fin de l'année 2008 avec 2,41 millions de consommateurs. Ceci a été rendu possible grâce aux services offerts via Internet, notamment le e-gouvernement et le e-learning. De nombreuses universités prestigieuses ont ouvert des annexes dans plusieurs pays arabes dont le Qatar. En Algérie, le nombre fabuleux d'un million deux cent mille étudiants sera bientôt atteint.
Dans le domaine des sciences et des technologies, le nombre de publications scientifiques a augmenté de 18%. Parmi les neuf pays arabes cités dans l'étude de 2003, les enregistrements de brevets ont augmenté de 27%. De nouvelles initiatives, notamment dans le domaine privé, ont été prises, à l'exemple de la fondation de Mohammed Ben Rashed Al Maktoum de Dubaï, qui a investi des milliards de dollars dans les domaines de la recherche et l'éducation. Entre 2000 et 2005, un véritable saut technologique a été réalisé par certains pays arabes. Ainsi, les exportations dans ce domaine ont augmenté de 78% en Jordanie, 31% au Maroc, et 161% en Arabie Saoudite. En Egypte, plus de 40 000 personnes sont employées dans les technologies de l'information. Même sans pétrole, certains pays arabes ont connu un essor économique remarquable. Dans une évaluation du climat économique mondial, la Banque mondiale a classé l'Egypte en tête de liste des pays qui appliquent bien les réformes économiques et souligné les réformes menées en Arabie Saoudite, en Tunisie, au Koweït et à Djibouti.
Ces résultats ne sont-ils que « l'hirondelle qui n'annonce pas forcément le printemps » ? Le rapport donne à ce propos des exemples édifiants : l'Algérie publie un article scientifique par million d'habitants alors que la Suisse en publie 80. Dans le domaine des crédits alloués à la recherche et en pourcentage du PIB, l'Irlande dépense 300% plus que la Jordanie. Le Maroc ne compte que 18% d'étudiants dans les filières sciences et ingénieurs alors qu'en Indonésie, ce taux dépasse les 40%. Bien que le nombre d'utilisateurs d'Internet a bondi en Egypte à 8%, il est de 21% au Pérou et de 42% en Slovaquie. Un coût élevé de l'éducation ne traduit pas nécessairement une qualité proportionnelle. De façon générale, la qualité de l'éducation ne répond pas aux normes mondiales. Les élèves arabes obtiennent de mauvais résultats en mathématiques et en sciences dans les épreuves internationales. Les universités préparent mal les diplômés aux emplois. Le taux d'alphabétisation est encore faible : 56% au Maroc, 59% au Yémen, et 83% en Syrie.
Dans le domaine des sciences et de la technologie, le financement de la recherche est largement insuffisant ou mal orienté, la fuite des cerveaux reste élevée, les institutions scientifiques de haut niveau sont trop rares, et les professeurs d'université sont mal payés et surutilisés, ce qui leur laisse peu de temps pour la recherche. Les liens entre la science et les marchés du travail sont faibles voire inexistants, ce qui vide de son sens le concept d'économie basée sur le savoir. Les pourcentages élevés de jeunes femmes dans les filières sciences et ingénieurs, ne doivent pas tromper car peu de femmes poursuivent des carrières dans ces domaines. Les économies arabes reposent encore trop sur les ressources naturelles et les technologies importées (souvent clés en main). Les microentreprises sont faiblement compétitives. Le partenariat nécessaire secteur public-secteur privé et plus globalement société civile, base d'ancrage d'une économie basée sur la connaissance, semble faire défaut. Les investissements étrangers directs, en pourcentage du PIB, sont de moitié inférieurs à ceux de l'Asie de l'Est. Pour les dirigeants arabes, le manque de personnel qualifié est le plus grand obstacle à l'innovation, alors qu'il existe des niveaux élevés de chômage dans la région. Pour les pays du Monde arabe, l'un des plus grands défis reste le défi démographique : avec 35% de la population âgée de moins de 15 ans, les économies arabes doivent créer 100 millions de nouveaux emplois d'ici à 2020. L'aide européenne moyenne à l'Egypte entre 1996-2010 a atteint 171,5 millions de dollars par an alors que les importations de ce pays des pays de l'UE ont dépassé en 2006 les douze milliards de dollars, ce qui signifie que l'Egypte a importé contre chaque dollar d'aide, plus de 70 dollars de biens de consommation européens ! Quel est alors l'intérêt d'investir dans la connaissance dans le Monde arabe ? Pour beaucoup de pays, il s'agit d'un véritable challenge entre le succès et l'échec. La construction d'une société de la connaissance va déterminer l'avenir. L'objectif est de devenir un pays développé et de quitter la zone des pays pauvres. Pour les rédacteurs de ce nouveau rapport, la construction d'une société de la connaissance dans les pays arabes est un garant de stabilité, de progrès en même temps qu'il offre de solides possibilités de partenariat avec l'Occident.
L'auteur est : Président de la Forem
Note de renvoi : (1) Kristin M Seigneur est Fellow de la Saban Center à la Brookings Institution et auteur de A New Millennium de la connaissance ? Le Rapport arabe sur le développement humain sur la construction d'une société de la connaissance, cinq ans après.


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