Le Rapport 2004 sur le développement humain dans le monde arabe a été présenté, hier, à Alger en présence d'intellectuels, d'universitaires, de représentants de la société civile et du corps diplomatique accrédité à Alger. Le rapport, publié en avril 2005 à Amman (Jordanie), a été élaboré par une équipe indépendante d'intellectuels arabes « connus pour leur intégrité, leur crédibilité et leur honnêteté ». Le groupe de travail a été sponsorisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec le Fonds arabe pour le développement économique et social et le Programme du Golfe arabe pour les organisations de développement des Nations unies. Premier constat relevé dans le préambule : « Manque de liberté et de bonne gouvernance ». « C'est une question qui se pose avec probablement le plus d'acuité actuellement, aussi bien au sein de la région (arabe) qu'à l'extérieur », attestent les rédacteurs. Le document est le troisième d'une série de rapports portant sur les mêmes thèmes. « Comme ceux qui l'ont précédée, la version 2004 vise à jeter les bases d'un projet de renaissance, par l'incitation à un débat sérieux autour de la question des libertés et de la bonne gouvernance au sein du monde arabe. » Aux cotés du représentant résident du PNUD à Alger, le présentateur du rapport, le professeur Abdelouahab Rezig, a mis en évidence les « relatifs » progrès en matière de démocratie. La société civile arabe a contribué à faire bouger les choses. En attestent les derniers amendements au code du statut personnel au Maroc ou encore la tenue d'élections au suffrage universel en Arabie Saoudite. Le rapport retient qu'en matière de liberté d'opinion le monde arabe demeure encore un très mauvais élève. Les libertés, notamment les libertés d'opinion, d'expression et de création, sont réprimées dans la plupart des pays arabes, à l'exception de certains progrès limités dans certains pays ou certains aspects. A titre d'exemple, les journalistes ont fait l'objet pendant trois ans (2001-2003) de nombreuses poursuites judiciaires dans des procès d'opinion, et des jugements sévères ont été rendus à l'encontre de certains d'entre eux. Selon le rapport, des groupes extrémistes violent également le droit à la vie en procédant à des liquidations physiques et par recours aux explosifs et à des actes de violences. De même, poursuit le rapport, les affrontements entre forces de sécurité et groupes armés font des victimes au sein de la population civile. Les rédacteurs du document font en outre état d'un nombre considérable d'arrestations dans les pays arabes depuis le début de la campagne mondiale de lutte contre le terrorisme.