La rencontre publique a regroupé l'exécutif de la wilaya, à leur tête le wali de Tizi Ouzou, les élus et le bureau d'études (ADS Progress) chargé de la conception du nouveau pôle urbain et d'excellence à Oued Falli, ainsi que des représentants de la société civile et des architectes. Le fiasco urbanistique qui est la Zhun (Nouvelle-ville) a été constaté et reconnu à l'unanimité, avant la présentation d'une esquisse représentant ce que devra être le nouveau pôle urbain qui sera réalisé à Oued Falli. A ce titre, le wali déclare d'emblée : «Il faut arrêter le massacre. Nous avons construit mais nous n'avons pas mis les contours pour réglementer l'urbanisation. A la Nouvelle-ville de Tizi Ouzou tous les espaces libres ont été livrés à la spéculation foncière et à une promotion immobilière effrénée. Cette situation a engendré une confrontation entre les habitants de différentes cités et les acquéreurs de terrains à bâtir générant un grand conflit social.» Le bureau d'études chargé de la conception de ce que devrait être la nouvelle ville de Tizi Ouzou, baptisé «Tighremt N'tizi» a projeté une esquisse en 3D pour expliquer et convaincre de la nouvelle stratégie d'urbanisation prévue dans le nouveau PDAU, révisé et adopté en mars 2009. Ce dernier, envisage également des actions qui permettront de désengorger la ville de Tizi Ouzou en parachevant les différents projets incluant dans le schéma directeur du secteur des transports, la délocalisation des activités de grande distribution et la réhabilitation du centre historique de la capitale du Djurdjura. La communication des représentants du bureau d'études a été axée, en prime abord, par un rappel historique du tissu urbanistique de la ville des Genêts depuis l'ère des occupations turque et française jusqu'au début des années 1990. Echec des stratégies passées Une période qui a créé les ingrédients d'un échec dans la conception et la mise en œuvre du plan urbanisme. Ayant été compromises, il ne reste aucune perspective et opportunité de développement de l'actuelle Nouvelle-ville, de l'avis des techniciens, en dehors des actions de «replâtrage», opérables dans cette ZHUN à même d'améliorer le cadre de vie des populations y résidant. En effet, la ville de Tizi Ouzou a récolté les méfaits d'une politique d'urgence qui consistait, à l'aube des années 1990 à répondre à un besoin pressant en matière de logement. Plusieurs centaines de logements ont été construits sans accompagnement en équipement publics et d'infrastructures vitales. Résultat : une ville-dortoir où les tensions sociales et l'insécurité règnent en maître. A partir de 1990, l'Etat s'est engagé dans la libéralisation du champ foncier à outrance. Une démarche qui a ouvert la porte devant la spéculation foncière, la spoliation des espaces verts, mais surtout à la construction anarchique et parfois illicite. Entre 1995 et 2003, il a été constaté la pullulation des lotissements tout autour de la Nouvelle-ville et le squat de la moindre parcelle à l'intérieur même des cités. Des quartiers entiers ont poussé comme des champignons à la faveur d'une démission totale des pouvoirs publics, la corruption ayant attisé cet «enchevêtrement urbain». Les normes urbanistiques ont été bafouées et tout le monde construisait comme il l'entendait, crie-t-on. Pendant cette période 40 lotissements ont vu le jour dont 20 lotissements de droit privé. Le nouveau PDAU est présenté ainsi, comme la solution à un massacre presque programmé puisque c'est l'ancien PDAU qui a donné naissance à l'anarchie subie par la population. La nouvelle stratégie peaufinée par la direction de l'urbanisme avec le concours du bureau d'études est présenté comme une alternative à ce qui a été prévu comme aménagement incohérent et aléatoire de la Nouvelle-ville (ZHUN de Tizi Ouzou). La manœuvre des techniciens du bureau études et la DUC, se veut aussi un rectificatif à ce qui aurait pu s'avérer une catastrophe urbanistique préconisé, en fait, par la même direction au niveau de la cité 600 Logements sur l'axe boulevard Frères Belhadj. Une zone, où l'administration avait validé, selon ses habitants 24 permis de construire à des coopératives immobilières avant qu'ils ne soient annulés par le wali grâce à la mobilisation des résidents. Par ailleurs, le wali a déclaré qu'une somme de 1 milliard de dinars a été allouée au titre d'une première tranche pour la viabilisation du site de Oued Falli qui devra recevoir le nouveau pôle urbain, rassurant qu'aucune contrainte de foncier ne devrait se poser.