«A chaque saison estivale je retourne sur ces mêmes lieux car relativement les plages sont propres et il y a de beaux paysages et surtout de la tranquillité», lance Nabil qui vient de Rouiba. Néanmoins le rêve aurait pu coller davantage à la réalité si certaines touches d'aménagement balnéaire avaient été réalisées. Ce n'est guère le cas et les espaces qui entourent ces lieux de détente sont dans un état de dégradation avancé, défigurant ainsi le paysage de cet environnement enchanteur. Les chemins d'accès carrossables et les parkings sont pratiquement à l'état de pistes. A chaque passage de véhicule, une brise poussiéreuse souffle sur les passants déjà incommodés par une ambivalence des lieux déconcertante. Au seuil de ces lieux de villégiature, un agent s'empresse de venir empocher le prix du ticket de stationnement. Mais une fois à l'intérieur du parking l'on remarque l'absence de toute prestation en contre-partie. «Comment peut-on nous faire payer un simple accès à la plage», s'indigne un conducteur. Pour les infortunées familles qui ont dû avoir recours à la course d'un «clando», celui-ci est sommé par cet agent de les déposer juste à l'entrée, les privant ainsi de pouvoir profiter de l'immensité des lieux. «Nous avions l'habitude, dans les années passées, de camper à l'autre bout de la plage car il y a moins de monde, et maintenant l'on nous intime de passer notre journée, a leur gré, au milieu du brouhaha car il est impossible de parcourir toute cette distance à pied dans cette chaleur suffocante», a lancé une mère de famille. En outre faut-il signaler qu'il n'existe aucun transport en commun formel qui dessert ces plages à partir des centres urbains, pénalisant ainsi une bonne tranche d'estivants de pouvoir goutter à la magie des lieux. Les transporteurs clandestins demeurent la seule alternative qui assure ce service pour les nombreux pères de famille. Concernant les prestations en matière de restauration et de mobilier balnéaire, ces activités n'obéissent a aucune convention ni disposition adéquate car évidement il n'ont fait l'objet d'aucune étude au préalable. Les baraques de fortune faisant off ice de gargottes ou de douches publiques, entre autres, sont loin de refléter un standard respectable. Aucune touche d'embellissement et d'ornementation n'est perceptible a leurs endroits, ni encore moins dans les arrière-plans des rivages. En outre l'activité de location des équipements de loisirs fait cruellement défaut. Le propriétaire d'une petite embarcation qui venait de faire goû ter à certains groupes de jeunes le plaisir d'une virée d'exploration en mer a été vite rappelé à l'ordre par un gendarme. En fait, ne détenant aucune autorisation administrative lui permettant d'exercer cette activité, il a fini cependant par déchanter. Et dire que dans les pays voisins, les gestionnaires en veille de ce secteur ont concédé de gros investissements permettant de disposer d'un important arsenal en matière d'équipements nautiques de plaisance. Cela pour le grand plaisir de leurs touristes et parmi eux nos concitoyens qui se vantent d'avoir gaîté dans ces pays aux dernières nouveautés en termes de loisirs en mer. Il est nécessaire de mettre en avant la pertinence et l'urgence des projets d'aménagement des zones d'expansion touristique inscrites par les pouvoirs publics depuis des années et qui tardent paradoxalement à être amorcés dans les délais impartis.