par K. R., Le Quotidien d'Oran, 6 janvier 2010 Les travailleurs de la SNVI de Rouiba ne décolèrent pas et la tension est montée hier d'un cran poussant des centaines de travailleurs à une forme de protestation plus radicale. A notre arrivée dans la zone industrielle, il fallait quitter le véhicule et faire plusieurs centaines de mètres à pied pour être sur les lieux du regroupement des grévistes lesquels avaient déjà coupé la route de l'ex-RN 5 séparant la ville de Rouiba de Reghaïa. Un axe routier par lequel transitent des milliers d'automobilistes quotidiennement, puisque c'est à partir de cette route qu'on accède au complexe véhicules industriels de Rouiba. En milieu de journée, la colère grondait toujours dans les milieux des travailleurs qui étaient très courtisés par quelques responsables de la centrale syndicale UGTA ainsi que ceux de la fédération mécanique, mais en vain. Les grévistes ont exigé par la suite la présence en personne du premier responsable de l'UGTA, à savoir Sidi Saïd, pour lui remettre une plate-forme de revendications liée au système de retraite anticipée, les salaires et les conditions de travail. En fin d'après-midi, aucune information n'avait circulé concernant le déplacement du patron de l'UGTA à la zone industrielle de Rouiba, laissant les travailleurs en colère livrés à eux-mêmes. On chuchotait dans les rangs des grévistes, que le mouvement allait se propager à toute la zone industrielle de Rouiba, ce qui ne manquera pas de paralyser toute l'activité industrielle de cet important pôle économique du pays. Au troisième jour de grève des 5.000 travailleurs de la SNVI de Rouiba, les ateliers de mécanique étaient désertés par les ouvriers, ce qui représente un véritable casse-tête pour les responsables du complexe qui doivent à tout prix honorer des contrats avec leurs clients, à l'instar de la récente commande de 600 bus pour l'ETUSA.