Né le 4 mars 1935 à Annaba, Abdelhafid Redjimi est décédé d'un arrêt cardiaque, samedi 20 juin à l'hôpital d'El Kala, la ville où il s'est installé depuis le début des années 1980. Fils d'une modeste famille de la vieille ville, il est l'un des tout premiers militants de la cause nationale de Annaba. Il quitte l'école à 15 ans pour aider son père et découvre le mouvement nationaliste du PPA, auquel il adhère. Il va ensuite militer au sein de la Fédération de France où il occupe des postes de responsabilité à Paris, notamment dans la zone de Clichy. M. Redjimi est acteur ou témoin de plusieurs actions du FLN, notamment l'affaire Ali Chekkal. Il est ensuite capturé, emprisonné et transféré à Marseille, puis est libéré à l'indépendance. De retour au pays, il vit de petits boulots, à Alger, avant de revenir à Annaba. Il ne cesse de militer et continue d'activer au sein de l'UGTA, qu'il quittera à la fin des années 1970. Il se retire ensuite à El Kala pour diriger un CFPA jusqu'à sa retraite. M. Redjimi était une mine d'or sur les sujets relatifs au mouvement national. Il avait une manière bien à lui de raconter certains épisodes de la Révolution, qu'il a consignés dans une série d'écrits inédits. Comme un clin d'œil à son inséparable humour, le cortège funèbre qui emportait sa dépouille vers le cimetière de Bougantas (Annaba) a dû se frayer un passage parmi les manifestants qui fêtaient la victoire de l'équipe nationale de football. A El Kala, nul n'oubliera Si Abdelhafid, celui qui savait si bien raconter l'Algérie en armes.