Le prêt non rémunéré (PNR), consenti dans le cadre du dispositif de l'Angem et orienté vers l'achat de matières premières pour des projets dont le coût ne dépasse pas les 30 000 DA, évolue sur une courbe ascendante. De juin 2005 à ce jour, les 3 460 dossiers, introduits majoritairement par des femmes rurales et au foyer, ont donné lieu à 2 605 bénéficiaires et un taux de remboursement des crédits de 56,36%, soit un pourcentage de recouvrement largement encourageant, car dépassant de loin celui de plusieurs wilayas, tandis que le restant des dossiers est en cours d'étude. Disposant généralement d'un petit équipement, des promoteurs ont réussi à créer leur propre emploi, à l'exemple de la sculpture sur bois (Mila), la fabrication du couscous, œuvre de Mme Zohra Zaâboubi (Oued Seguène), laquelle est allée jusqu'à conventionner son produit avec l'UFC de Constantine, la confection de stores et couettes (Grarem), les layettes (Ferdjioua) et, enfin, la percée prometteuse dans le créneau du couscous traditionnel de Mme Linda Merini, détentrice, tenez-vous bien, d'une licence couplée d'une capacité. « Les deux autres formules de crédit Angem, à savoir le prêt mixte (de 50 000 à 100 000 DA) et le prêt triangulaire (de 50 000 à 400 000 DA) destinés aux jeunes universitaires et aux porteurs de diplômes professionnels sont très peu prisés par les promoteurs, en dépit des bonifications, des facilités et des avantages qu'elles comportent », a estimé Hakim Hamdi, directeur de la coordination Angem de la wilaya de Mila. Et de s'expliquer : « Sachant les lourdeurs et la rigidité bancaires, les promoteurs manifestent peu d'empressement à l'égard de ces deux dernières options, car ils redoutent d'être confrontés aux desiderata des organismes financiers ». Afin de vulgariser les projets « prêt triangulaire », l'Angem a organisé une série de journées de sensibilisation au profit des ressortissants universitaires qui ont déposé 1 306 dossiers, dont 264 accords bancaires et 77 chèques remis aux bénéficiaires, se traduisant par un taux de recouvrement de l'ordre de 76,24%, alors que les autres dossiers font l'objet d'une étude au niveau de l'Angem et des banques. Le présent dispositif a repris du poil de la bête grâce, notamment, à la présence de l'accompagnateur à l'enlèvement de l'équipement et les visites inopinées aux locaux des promoteurs. Cette tactique a eu pour avantage le financement de projets innovants : pharmacie, pêche continentale, cabinet d'avocat, cabinet de prothèses dentaires, bijouterie, agence publicitaire, confection de clés-minute, élevage bovin et récupération de déchets dans plusieurs localités. Dans la même veine, une convention visant l'intégration de prisonniers, détenant le savoir et ayant purgé leur peine dans le dispositif Angem, est en voie de concrétisation entre les directions générales de l'Angem et de l'administration pénitentiaire. Outre la sensibilisation au profit de la population carcérale, un programme de vulgarisation sur les locaux professionnels et les PPDRI est mis en œuvre au niveau de l'ensemble des 32 communes. A ce juste propos, de nombreux projets ont été financés par l'Angem à Aïn Tine, Mila, Oued Endja, Aïn Béïda Ahriche, Layadi Barbès, Tadjenanet, Tereï Beinen, Chelghoum Laïd, Rouached, Ferdjioua et Béni Guecha. Considérée comme wilaya-pilote en matière de PPDRI, des cellules d'accompagnement sont à pied d'œuvre dans les 12 daïras afin de stimuler l'adhésion des demandeurs audit programme. « La spécificité des crédits Angem, adaptables à la dimension des locaux à usage professionnel, a permis à notre institution d'en décrocher 368 locaux répartis sur plusieurs municipalités. Des efforts considérables sont à mettre à l'actif du chef de l'exécutif de wilaya dans cette opération, depuis la commission de wilaya qu'il préside jusqu'à l'attribution définitive », a encore souligné H.Hamdi.