Cette opération d'envergure devra toucher 395 familles qui seront relogées dans trois sites. C'est l'une des plus importantes opérations de relogement que va connaître, dans les tout prochains jours, la ville d'El Eulma, parce qu'elle va toucher l'une des cités les plus sensibles de par son ancienneté, son importance, son insalubrité et surtout son caractère exceptionnel. Préparée depuis un certain temps, cette opération d'envergure devra toucher 395 familles occupant des habitats précaires, insalubres, menaçant ruine dans la plupart des cas. Les personnes concernées devront être relogées dans des bâtiments répartis sur trois sites de la ville. A cet égard, 255 logements leur ont été réservés. L'opération, qui devra intervenir vraisemblablement en début de semaine, touchera, outre 4 zones d'habitation très sensibles et 2 harats, celle de Boussaha et Baboulain. D'importants moyens matériels et humains, entre autres, quelque 200 employés, plus de 80 camions, et 17 engins seront, le jour « J », mobilisés pour mener à bien cette importante opération, d'autant que les axes déménagement et démolition systématique auront lieu en même temps. Cette démarche s'impose, car elle coupe l'herbe sous le pied de nouveaux indus squatteurs, qui tenteraient éventuellement de bénéficier de la générosité de l'Etat. La démolition de la plus grande partie de cette cité, du moins celle jouxtant Oued Djihadi, permettra la récupération d'une assiette de plus de 10 ha, devant servir, nous dit-on, à d'importants projets d'utilité publique (parking à étages, jardin public, bibliothèque et maison de la culture). Une aubaine pour la ville dont l'extension affiche zéro et où les espaces sont quasi inexistants, d'autant plus que les spéculations sur la destination d'une telle parcelle vont bon train. Il faut savoir que les spéculateurs du foncier sont à l'affût du moindre mètre carré de terrain. Il est à noter que cette opération prendra aussi en charge la situation de certains propriétaires de terrains non bâtis, disposant d'actes. Leur situation sera étudiée au cas par cas, a-t-on appris de la commission. Evidemment, cette opération ne fera pas que des heureux, les mécontents, parmi les habitants, notamment les jeunes célibataires, revendiquent d'ores et déjà le droit à un logement indépendant de celui de leur famille. Ayant beaucoup appris lors des opérations initiées à Sétif, les responsables de l'opération ont certainement pris toutes leurs dispositions. En attendant, tout est fin prêt pour la démolition du ghetto qui représente un autre pan de l'histoire de la ville, la deuxième agglomération de la wilaya à bénéficier d'une opération d'une telle ampleur. Notons, à toutes fins utiles, qu'à Sétif, où l'on s'est débarrassé du bidonville (l'Andérioli), des vétustes bâtiments Diar El Nakhla et des studios de Bounechada on connaîtra, dans les prochains jours, les 500 heureux bénéficiaires de logements sociaux. La commission chargée d'un tel dossier n'a pas eu la tâche facile avec 23 000 demandes à étudier. Kamel Beniaiche, Lakhdar B.