La place du médicament générique, son importance dans le financement du système de santé, la rentabilité pour l'officine et le médicament biosimilaire sont, entre autres, les questions abordées jeudi lors de la troisième édition de Generic's Day by Vecopharm. Un événement considérable pour les organisateurs pour rappeler l'importance du médicament générique dans le système de santé et surtout améliorer sa disponibilité à travers une meilleure distribution qui permettra un large accès aux soins de manière équitable. Un marché qui a connu effectivement en Algérie un grand essor durant ces dernières années, avec une couverture de 53% du marché national . «Notre journée a justement pour objectif de sensibiliser les pharmaciens sur l'importance du médicament générique et son développement en Algérie, notamment dans un environnement où l'on fait face à une concurrence ardue et agressive», a déclaré Ammar Tibourtine, directeur général de Vecopharm. Et d'insister sur l'engagement de son entreprise à motiver le changement, notamment dans le domaine de la distribution, tout en ayant le patient comme premier objectif et s'inscrire dans l'approche de la proximité. Pour M. Tibourtine, le médicament générique est aujourd'hui important en Algérie et les parts de marché augmentent chaque année. «Les médicaments génériques créent une homogénéité sur le marché pour tous les distributeurs grâce à la production nationale qui a réalisé des efforts considérables ces dernières années», a-t-il indiqué, tout en déplorant le problème de la concurrence déloyale à laquelle les distributeurs font face. Et d'insister sur le respect des bonnes pratiques de distribution qui «ne sont pas mises en valeur». «Un bon distributeur n'est pas celui qui respecte les meilleures pratiques de commercialisation, mais plutôt celui qui a plus de produits et qui vend plus. Tel est le critère d'évaluation et de jugement», a-t-il déploré. Le débat a ainsi porté sur la place du médicament générique dans la politique de santé, ainsi que sur les aspects liés à l'efficacité et à l'économie de santé. L'arrivée des thérapeutiques innovantes constitue-t-elle une menace pour le générique ? La réponse est non pour Jean-Michel Mrosovski, président du Comité de valorisation de l'acte officinal (CVAO) en France, qui a présenté une communication ayant pour titre «Qualifier les génériques et comprendre les biosimilaires». Il estime que les médicaments génériques ont et auront toujours leur place pour le traitement de nombreuses pathologies. M. Mrosovski est revenu sur la notion de bio-équivalence et de la bio-équivalence moyenne, le droit de substitution, la production des médicaments génériques et princeps. Il a également évoqué l'arrivée des bio-similaires qui peut poser un problème pour les pharmaciens en matière de substitution dans le cadre de l'interchangeabilité. «Le marché de ville des médicaments biosimilaires représente en France quatre milliards d'euros pour 200 millions d'unités», a-t-il indiqué, avant de rappeler que le développement d'un médicament bio-similaire nécessite 200 milliards d'euros et il est 30% moins cher que le princeps. Pour ce qui est de l'efficacité de ces produits, M. Mrosovski ne croit qu'à la clinique. «C'est pourquoi, les études cliniques sont déterminantes», a-t-il insisté. Par ailleurs, des communications sur la pharmacie dans le milieu socioéconomique, les récurrences des ruptures, une fatalité inévitable, la bio-équivalence dans les laboratoires Pharmaliance, Sucess Story des laboratoires El Kendi ont été présentées.