Que de belles histoires au CCF de Constantine mardi dernier ! Deux conférenciers, Henri Touati, directeur du centre des arts du récit en Isère et Kamel Abdou, chef du département de langue et littérature françaises à l'université Mentouri de Constantine, ont animé une rencontre autour du renouveau du conte. Grâce aux interventions respectives des deux conférenciers, l'assistance ira aux sources du conte. Pour eux, l'existence d'un « conte matrice » est plus qu'une évidence, « ce n'est qu'ainsi qu'on peut expliquer que des hommes que presque tout sépare ont, à un moment donné, raconté les mêmes histoires ». Les contes sont structurés un peu à l'image de la vie d'une personne avec une situation initiale que viennent chambouler des épreuves menant, à terme, à une nouvelle situation qui peut être, à son tour, considérée comme un nouveau point de départ, n'est ce pas pourquoi des griots avaient l'habitude de dire que « si l'on arrêtait de raconter des histoires il n'y aurait plus de naissances ». Mille (1 000) conteurs, c'est le chiffre qu'on avance de l'autre côté de la Méditerranée, où les productions y sont aussi nombreuses, traduisant une volonté de remettre le conte à l'ordre du jour. Questionné sur un tel retour du conte algérien, Kamel Abdou dira : « Ce n'est pas la même situation qu'en France ; ici, à aucun moment nous n'avons rompu avec la pensée magique ». La soirée se prolongera hors du temps et de l'espace avec des histoires narrées par des conteurs de choix tels que Amar Amara Madi et Jennifer Anderson, qui nous feront rêver durant plus d'une heure et demie, au grand bonheur de l'assistance.