Les habitants de Gdyel, une commune de la banlieue Est d'Oran, n'arrivent pas à comprendre pourquoi leur localité enregistre, depuis des années, un déficit en matière de développement et d'amélioration du cadre de vie. «Les maires ont changé mais rien n'a changé dans notre ville», lance dépité un citoyen. «Notre ville se dégrade de plus en plus», ajoute un autre. Un réseau routier déplorable et des rues défoncées, des coupures d'électricité à répétition et «depuis le mois d'août, une importante perturbation dans l'alimentation en eau potable», ajoute-t-il en précisant que si l'alimentation en juillet se faisait 1 jour sur 3, dès le mois d'août, cela s'est espacé jusqu'à plusieurs jours. L'état fort dégradé des rues est un vrai calvaire pour les automobilistes. A force d'éviter les nombreuses ruelles, tous se rabattent sur la rue menant vers Kristel qui connaît un trafic infernal toute la journée. Dans l'un des quartiers où une opération de bitumage a été réalisée pour la première fois depuis son lotissement, les habitants d'une des artères se demandent pourquoi celle-ci n'a pas été bitumée comme tout le reste. «Pourtant, disent-ils, on sait que tous les réseaux divers sont achevés». Les pannes d'électricité sont devenues tellement répétitives que la majorité des habitants a fini par s'y accoutumer. «Des pannes qui se répètent et qui durent plusieurs heures», selon leurs déclarations et, surtout, celles des commerçants qui, eux, se plaignent des importantes pertes que cela entraîne. «Depuis quelque temps, j'évite de m'approvisionner en produits laitiers parce que j'ai dû les jeter à plusieurs reprises», dit un épicier. C'est le même cas pour ceux qui vendent les surgelés, du moins pour ceux qui ont des scrupules et ne les refourguent pas au client. Les boulangers que des pannes surprennent en pleine nuit se disent navrés de laisser, le lendemain, toute une population courir après une baguette de pain. Pour la pâtisserie, c'est la perte sèche. «J'ai un groupe électrogène mais ce n'est pas vraiment une solution et en plus à force de l'utiliser, il tombe en panne, j'en ai bousillé plusieurs», explique un des boulangers.