Les associations de l'arrière-pays béjaoui s'opposent fermement à l'installation du projet à Bouchekroune. Le site choisi aurait été le théâtre d'un haut fait d'arme de la Révolution. Décidément, le mouvement associatif représentant les villageois du douar Madala, dans la commune de Béjaïa, n'arrive pas à se défaire de « l'indésirable » projet de Centre d'enfouissement technique (CET). La dernière sortie sur les ondes de la radio locale du directeur de l'environnement a mis le feu aux poudres. Le maintien du projet, en dépit des nombreuses protestations exprimées auprès de l'autorité communale notamment, a fait sortir de sa réserve la coordination des associations des villages de Boukhiama, localité vraisemblablement désignée pour accueillir le CET. Il y avait beaucoup de monde mercredi passé dans le salon de l'hôtel Royal où une conférence de presse a été animée par M. Brahim Nigro, le président de l'association du village. Les associations des deux autres douars de la zone rurale de Béjaïa, à savoir les douars Timssiouith et Aït Amar Ouali sont venues exprimer « leur solidarité active ». De même qu'est remarquée la présence du président de la FAZORC, la fédération des zones rurales de la commune de Béjaïa, structure composée des trois douars cités et de représentants de l'ONM, de la CNEC et de l'ONEC. D'emblée, M. Nigro fera savoir que « la population est mobilisée pour rejeter la réalisation » du projet en question. Il rappelle ensuite que le dossier de rejet présenté avec force arguments (dont la charge historique du site retenu, les risques encourus sur le plan sanitaire, les menaces pesant sur les sources d'eaux, le caractère agricole de la zone,…) aurait pourtant reçu, selon lui, un écho favorable auprès du P/APC. Mais la situation, devrait-il ensuite constater, évoluait sur le terrain plutôt « vers une réalisation du projet ». A commencer par « la visite sur les lieux d'une délégation conduite par le chef de daïra en date du 23 juin passé ». La population a, selon M. Nigro, réitéré son opposition lors de la même visite. Il s'en est suivi une réunion avec le chef de daïra et les services de l'Environnement de la wilaya tenue le lendemain. La rencontre a débouché sur le principe d'une sortie conjointe avec tous les acteurs concernés afin de délimiter le site, théâtre d'un haut fait d'arme de la Révolution et avec une éventualité d'inscrire sa réhabilitation dans un PCD. Plus d'une quarantaine de moudjahidine, fait-on remarquer, y est tombée lors d'un accrochage avec l'aviation ennemie et leurs corps y auraient été ensevelis sans sépultures. Ce qui s'apparente à un argument de taille quant à soustraire l'endroit à l'implantation du CET. A charge, conclut le conférencier, de motiver son implantation ailleurs. Il sera en ce sens précisé que lors de l'assemblée communale du 23 mars passé, un élu avait demandé à ce qu'une séance extraordinaire de l'assemblée soit consacrée au problème du CET. D'autant plus que des élus, append-on au cours de la conférence, soutiennent qu'il n'y a pas eu de délibération de l'assemblée quant à l'opportunité d'un tel projet.