La loi garantit-elle la légitime défense ? C'est la question que se pose la jeune B. Khadra, mère de quatre enfants en bas âge, dont le mari croupit à la prison de Maghnia depuis trois mois, pour avoir voulu défendre son honneur et celui de sa petite famille. Les faits remontent au 5 mars, à 22h30, quand Mohamed, son épouse et leurs enfants s'en revenaient d'une visite familiale. « Brusquement, raconte la femme, quatre individus ont surgi d'un véhicule, à proximité de la mosquée El Bakie et du cimetière, pour nous agresser. Notre vie a été sauvée grâce à l'intervention de passants. Cependant, alors qu'on se croyait sains et saufs, les quatre agresseurs nous ont tendu un guet-apens près du stade communal. Deux d'entre eux ont essayé d'immobiliser mon mari, tandis que les deux autres tentaient de me faire monter dans le véhicule. Il y a eu alors un échanges de coups. A ce moment-là, une patrouille de police est passée et les agresseurs ont fui. Mon mari a été auditionné au commissariat de police jusqu'à 2h30. » Plus tard, les belligérants, à l'exception d'un agresseur, ont été entendus par la justice. « Bizarrement l'affaire a pris une autre tournure. Mon mari, de victime, a été transformé en coupable, d'où son incarcération. J'ai failli être enlevée, mon mari a été agressé et mes enfants sont sous le choc. Aujourd'hui, nous sommes sans père de famille. A qui s'adresser pour qu'il y ait justice ? » s'interroge Mme B. Khadra.