Résumé de la 3e partie Le procès de Saïd se poursuit. L?avocat de la partie civile requiert 20 ans de réclusion criminelle contre lui. Au moment où l?avocat de la défense se lève pour plaider, tous les regards se tournent vers l?accusé. «Mon client, dit le défenseur, ne se pose pas en justicier, ou bien je ne serais pas à cette barre pour le défendre, car je ne voudrais pas plaider le droit du mari à tuer. Malheureusement, ce crime-là n?est pas passionnel, mais circonstanciel et Saïd n?a jamais voulu le commettre. Voyez-vous, quand il est arrivé sur les lieux de l?adultère, c?était un homme désespéré. Il venait de perdre la femme de sa vie, la mère de ses enfants. Et il l?a vue là, devant lui, les cheveux épars, les joues rosies encore par le plaisir que venait de lui donner son amant. Mais ce n?est pas tout. Il a aussi aperçu le bellâtre qui la lui avait volée qui se dirigeait vers lui, l?injure à la bouche et la lippe insolente. Ali s?est jeté sur lui, il l?a frappé violemment. Et Saïd, tout d?un coup paniqué, s?est défendu». Une interruption et le défenseur conclut avec emphase : «Il avait un fusil autorisé, c?est vrai. Mais le procureur général lui-même l?a reconnu, tout à l?heure. Le pays est une jungle où l?on s?entre-tue. Cette arme, Saïd l?a acquise voilà longtemps. Il la portait fréquemment sur lui. Et s?il l?a sortie, c?est qu?il se croyait en état de légitime défense. Saïd B. était puissant et très riche. Aujourd?hui, ce n?est plus qu?un homme brisé. Il mérite votre pitié. Ne l?envoyez pas en prison pour longtemps.» Après délibérations, le tribunal criminel d?Alger répond par la négative à la question suivante : Saïd B. était-il en état de légitime défense quand il a tiré sur sa victime ? Verdict : 20 ans de réclusion criminelle.