Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé hier qu'une fillette franco-algérienne de 7 ans avait été rendue à son père, en se réjouissant de l'épilogue d'un conflit qui opposait un Français et la famille de son épouse algérienne décédée autour de la garde de l'enfant. « C'est avec une grande joie et un grand soulagement que j'apprends que la petite Sophie a été rendue à son père, M. Jacques Scharbook, après quatre années de séparation », a indiqué le président français. « J'ai suivi personnellement le cas de Sophie et les efforts de son père. J'ai demandé dès mon élection que tout soit fait pour qu'un dénouement heureux intervienne et que Jacques Scharbook ait gain de cause », a rappelé M. Sarkozy. Le président français s'est également félicité de la mobilisation de « notre diplomatie, sous l'autorité du ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner » et a remercié le président Abdelaziz Bouteflika et le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni. « Je sais le rôle qu'ont joué les autorités algériennes », a-t-il indiqué. Installé en 1984 à Arzew, près d'Oran, M. Scharbook avait épousé Farah Belhoucine en mars 2001 selon le rite musulman, puis civilement en septembre suivant à La Seyne-sur-Mer, dans le sud-est de la France, où est née la petite Sophie, qui n'a, selon son père, que la seule nationalité française. A la mort de la mère en 2005 dans un accident de la route, l'enfant avait été confiée, le temps des obsèques, à sa belle-famille algérienne à Oran, qui refusait de la rendre à son père. Au terme de trois ans de procédure judiciaire, la Cour suprême a confié en février 2008 la garde de Sophie à son père. Mais l'enfant était restée introuvable jusqu'au 15 mars 2009, date à laquelle elle a été placée dans un établissement spécialisé. « C'est indescriptible. Cela fait quatre ans et demi que je recherche ma fille. Il m'est très difficile de le décrire : c'est de la joie, c'est du bonheur. Tout est confus », a déclaré Jacques Scharbook à la radio RTL. Il a confié que, pour l'instant, la fillette n'était pas consciente qu'il était son père. « Pour le moment, pour Sophie, je m'appelle Jacques ; elle ne sait pas que je suis son père. Il faut aller doucement parce que Sophie a été trimballée. Elle est en pleine santé, elle va très bien », a-t-il déclaré. La cour d'appel d'Oran avait rejeté mi-juin une procédure engagée par un Algérien qui se présentait comme le « père biologique » de l'enfant.