Elle a été inhumée au cimetière de Droh, petite localité de la commune de Chetma, à environ 10 km à l'est de la ville de Biskra. Les membres de la famille de la défunte, et particulièrement sa cousine qui faisait office de garde-malade, sont actuellement placés en quarantaine. Les médecins épidémiologistes tentent de comprendre comment cette malade – dont l'organisme, il est vrai, était déjà très affaibli par une autre infection pulmonaire – a pu contracter le virus A(H1N1) et ceci «sans jamais avoir eu de contact avec un ressortissant étranger, avec un émigré ou avec un sujet malade», selon les dires de ses proches. Le docteur Djellali Kheireddine, chef du service prévention de la DSP de la wilaya de Biskra dira, au cours d'un entretien, qu'«il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure», que «toutes les dispositions et mesures de protection sanitaire contre le virus H1N1 sont prises et respectées dans la wilaya de Biskra et que le Tamiflu est disponible en quantité suffisante». Il rappellera que dès l'apparition de la grippe A(H1N1), la DSP de Biskra a mis en place, dans le cadre du plan national de détection du virus, une cellule de veille présidée par le directeur de la santé et de la population ; celle-ci a organisé un important dispositif de prévention, d'alerte et d'isolement des cas suspects auquel tous les médecins tant du secteur public que du privé «parfaitement instruits et sensibilisés au problème» sont associés. Ce dispositif inclut l'organisation de campagnes de sensibilisation et de vulgarisation des mesures d'hygiène «simples et non contraignantes» à adopter au quotidien afin de circonscrire les effets du virus H1N1, lequel «tue 1% des malades alors que la grippe saisonnière en tue 3%», selon notre interlocuteur. Il y a aussi le contrôle sanitaire aux frontières, et notamment au niveau de l'aéroport Mohamed Khider de Biskra, qui a été équipé du matériel adéquat et où deux médecins, deux paramédicaux et une équipe de protection accueillent les voyageurs et les membres d'équipage à leur descente d'avion, ainsi que le renforcement de la surveillance épidémiologique en milieux scolaire et professionnel. La wilaya de Biskra compte trois structures hospitalières de référence, à savoir les hôpitaux Hakim Saâdane à Biskra, Mohamed Zaouchi à Tolga et Ziane Achour à Ouled Djellal, qui sont dotées d'unités de dépistage et où les médecins infectiologues peuvent effectuer des prélèvements naso- pharyngés sur les sujets suspects et envoyer immédiatement ces frottis au laboratoire d'analyses de l'Institut Pasteur, lequel, quelques heures après, confirme ou infirme la présence du virus H1N1. «Dès qu'un cas suspect est détecté, les médecins prennent les mesures d'isolement et entament le traitement contre la grippe A(H1N1) sans attendre les résultats des analyses et ils procèdent à l'auscultation de toutes les personnes qui ont été en contact avec le malade», explique encore le responsable de la prévention sanitaire de Biskra.