Rencontré en marges des festivités liées à la cérémonie de ré inhumation des ossements de Cheikh Aheddad et de ses enfants Aziz et Mhand, M. Ali Bedrici, wali de Béjaïa, nous a fait part de la décision d'ériger à Seddouk Oufella un musée consacré à l'œuvre du cheikh et à l'insurrection de 1871. « Nous allons créer ce musée à très court terme et il sera indépendant du mausolée du Cheikh. Il donnera à voir ses objets, ses manuscrits, ceux de ses enfants ainsi que les armes de l'époque de l'insurrection de 1871 », nous a-t-il confié. Les autorités locales sont actuellement à la recherche d'une assiette foncière à même de recevoir le projet. Il nous a également appris que le site de Akham Lekhouan (La maison des khouans), appartenant à la famille Belhaddad a été inscrit au classement à la liste du patrimoine historique nationale. « Il faut savoir que l'inscription à la liste du patrimoine historique national permet les mêmes avantages que le classement lui-même. Il permet de préserver le site, de le restaurer et de dégager les financements nécessaires à sa réhabilitation. Mais il faut savoir que le classement ne déshérite pas, le site reste la propriété de la famille Belhaddad mais il y a, toutefois, un cahier de charges à respecter », a affirmé M. Bedrici. Concernant les cérémonies liées à l'arrivée des ossements cheikh et ceux de son fils Aziz jeudi et leur ré inhumation, vendredi, M. Bedrici a bien voulu nous livrer ses impressions : « C'est un événement politique et historique majeur et un moment très émouvant. Je suis très heureux d'avoir participé à la réalisation de vœu d'être enterré dans son village natal auprès des siens, chose rendue possible par l'engagement de beaucoup de personnes, à leur tête le Président de la république. Il faut saluer le travail de M. Rachid Aïssat, véritable cheville ouvrière de toute cette entreprise et courroie de transmission entre la Présidence, le comité de village, la famille et les autres instances officielles », nous a-t-il confié. Par ailleurs, le wali a tenu également à rendre hommage aux gens de Constantine qui se sont occupés, avec beaucoup de respect et de dévotion, du cheikh de son vivant comme de sa tombe qui n'a jamais été négligée. « Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous le laissons partir mais nous nous inclinons devant sa volonté d'être enterré dans son village natal auprès des siens », ont-ils affirmé à la délégation béjaouie qui s'est déplacée à Constantine pour l'exhumation des ossements.