Cest l'impasse entre le partenaire social et l'employeur ArcelorMittal El Hadjar. « Conformément au préavis de grève déposé il y a 4 mois, nous serons en grève générale et illimitée à partir du lundi 6 juillet 2009 à 5h. Même les points de vente des produits sidérurgiques d'ArcelorMittal implantés à travers le pays seront paralysés. » C'est ce qu'a annoncé, samedi dernier, Smaïl Kouadria, porte-parole des 7200 travailleurs du complexe, dans un communiqué rendu public en réponse à la rupture des négociations entre l'employeur et le partenaire social. Durant 4 jours de pourparlers, le syndicat n'a pas été satisfait sur la totalité de sa plateforme de 11 revendications. Seule une augmentation de salaire de 5%, qualifiée par le chef de file des négociateurs, Smaïl Kouadria, de « cadeau empoisonné » et qui sera effective à partir du mois en cours et une autre augmentation de 5% à partir du juillet 2010, conditionnée par une compression d'effectif de 1500 travailleurs échelonnée sur une année, a été donnée. Annaba. De notre bureau Ce qui a été refusé catégoriquement par les représentants des travailleurs. Au terme des négociations, Vincent Legouic, le PDG d'ArcelorMittal, a campé sur ses positions. « Durant ces négociations, nous étions partants pour la conclusion et la mise en œuvre d'un véritable plan de sauvetage axé non pas sur la chasse aux sorcières, mais sur l'assainissement rationnel dans tous les domaines, la rationalisation des dépenses et la moralisation à travers la dénonciation des malversations », a expliqué le signataire du document, qui a fait le rapport entre l'insatisfaction des revendications des travailleurs avec la dénonciation des dossiers liés à des transactions douteuses et à des transferts de capitaux. Ce qui n'a pas été du goût de la direction générale du complexe, qui prétexte toujours son refus « d'obtempérer » aux revendications socioprofessionnelles des travailleurs par la crise mondiale qui frappe son groupe. De son côté, le syndicat a brandi plusieurs insuffisances qu'il impute au partenaire indien en déclarant : « Nous nous sommes longuement étalés sur les engagements contenus dans l'accord de partenariat faisant référence à l'investissement pour la réalisation des objectifs, conformément au business plan arrêté tels que, l'octroi de la priorité aux opérateurs économiques nationaux, la création d'emplois, le maintien de la production et sa protection ainsi que les avantages fiscaux et parafiscaux accordés par l'Etat pour une durée de 10 ans. Aujourd'hui, l'état des lieux affiche clairement un manquement aux engagements dans le programme fixé en matière d'investissement. Ce décalage a généré des effets désastreux sur l'état des installations de production telles que la coquerie en ruine, le haut fourneau n°2 en fin d'exploitation, les aciéries et autres installations délabrées. » Ainsi, les insuffisances de l'employeur ArcelorMittal ont été exhibées à qui veut les voir, surtout lorsqu'il a affiché son intention de passer à des coupes dans l'effectif estimées à 1500 travailleurs. Ces derniers sont d'ores et déjà prêts à paralyser le complexe tout autant que ceux qui animent les points de vente de l'usine. Ce qui pèsera lourd sur les ventes de produits sidérurgiques, notamment le rond à béton, un matériau incontournable dans le bâtiment.