La catastrophe sanitaire de la cité Harreten, qui a fait 243 cas de fièvre typhoïde jusqu'au 1er juin passé, n'a pas laissé indifférents les membres de la commission de la santé, de l'environnement et du cadre de vie de l'APW, lesquels ont préparé un rapport débattu lors de la dernière session de l'assemblée de wilaya. Ladite commission a entrepris des enquêtes au niveau de six communes, à savoir celles de Jijel, Taher, El Milia, ainsi que Sidi Marouf, Chekfa et El Aouana, où des points noirs pouvant être à l'origine de l'apparition de maladies épidémiques ont été recensés. Les logements de conditions précaires non raccordés aux réseaux d'assainissement et d'AEP, ainsi que l'absence d'hygiène et l'utilisation anarchique des fosses septiques sont autant de facteurs de risque recensés par les membres de cette commission lors des sorties qu'ils ont effectuées sur le terrain. Le rapport en question est accablant à plus d'un égard lorsqu'il évoque les conditions de grande précarité dans lesquelles vivent des familles entières à travers les communes concernées par ces visites. Faisant l'effort de trouver une solution à cette situation, les membres de la commission de la santé, de l'environnement et du cadre de vie ont soulevé, à l'adresse des pouvoirs publics, une vingtaine de recommandations allant de la lutte contre l'habitat précaire à la création d'une carte de wilaya identifiant les sources d'alimentation en eau potable dans chaque commune. La même commission a fait un détour, dans le sillage de son enquête, par les bureaux communaux d'hygiène et l'Office national de l'assainissement, constatant que ces organismes manquent de moyens humains et matériels. Aux BHC, l'on note que ces derniers manquent même de locaux pour établir leurs sièges et ne sont pas dotés en moyens matériels et de transport. Le manque de techniciens assainisseurs est également un handicap auquel font face ces bureaux. L'Office national de l'assainissement n'est actuellement présent que dans quatre communes, ce qui n'a pas manqué de soulever les interrogations des initiateurs du rapport en question sur la non-généralisation de l'activité de cet organisme à l'ensemble des communes de la wilaya, en vertu de la décision prise le 1er janvier 2008.