Un acte criminel perpétré par un groupe armé a été commis, hier, en milieu de journée, à Bordj El Bahri, sur les personnes du troisième vice-président de l'APC de Bordj El Bahri, Nasser Menasria, 40 ans, élu sur la liste d'El Islah, et de Mohamed Houari, 55 ans, un ex-élu de l'exécutif précédent, actuellement agriculteur. Ce dernier, grièvement touché par balles, a rendu l'âme sur les lieux de l'attentat, alors que l'adjoint au maire a succombé à ses blessures lors de son transfert à l'hôpital de Aïn Taya. Selon une source sécuritaire, l'acte a été commis par arme à feu ayant visé le véhicule des deux victimes, une Hyundai Accent, alors qu'elles se trouvaient au niveau de la cité Azur-Mer. Le site est situé à quelque 200 m de la partie maritime de la commune. Selon des témoins oculaires, les auteurs de cet acte ont pris la fuite. Si pour l'instant aucune piste n'est privilégiée par les services de sécurité, les milieux agricoles de cette localité n'hésitent pas à lier cet assassinat à la « mafia du foncier » qui sévit, selon un agriculteur ayant requis l'anonymat, « au vu et au su de tous ». Des fellahs travaillant dans des exploitations agricoles collectives (EAC) s'inquiètent depuis plusieurs mois quant à leur devenir. Des convoitises « maffieuses », selon leur propre aveu, planent sur leurs terres, totalisant plus de 300 hectares cultivables. Disant subir des pressions afin de « rétrocéder » leurs terres au profit de la réserve foncière pour en faire des lots à bâtir, ces fellahs sont soutenus par l'Inspection des services agricoles de Aïn Taya. Cet acte survient à quelques jours du carnage commis le 22 octobre à El Hamdania (wilaya de Médéa), où 16 personnes ont été sauvagement assassinées par une horde terroriste. Les victimes, pour rappel, ont été surprises par des rafales d'armes automatiques, les atteignant mortellement (El Watan du 24 octobre 2004). Vers 17 h, à une heure de la rupture du jeûne, un groupe terroriste surgissant de la forêt avait mitraillé les deux véhicules (une Renault Mégane et une 404 bâchée) occupés par les victimes.