L'Afrique du Sud a depuis longtemps défendu la nécessité de défendre l'héritage culturel africain au sein de l'Unesco, nous explique Mme Lulama Xingwana. « Il faut lutter contre le pillage des œuvres d'art africaines. Nous travaillerons avec l'Union africaine pour assurer la protection du patrimoine culturel du continent », a déclaré Lulama Xingwana, ministre sud-africaine des Arts et de la Culture, en marge d'une soirée, organisée par son ministère, mardi soir, à l'hôtel Sheraton, à l'ouest d'Alger, à la faveur de la tenue du deuxième Festival culturel panafricain. Selon elle, le Panaf doit être une manifestation régulière. « Un nombre de pays africains se sont réunis à Alger pour montrer leur activité culturelle et artistique. C'est une grande occasion pour exprimer notre unité dans la diversité. On ne va pas attendre encore quarante ans pour se retrouver », a-t-elle ajouté. Selon elle, le Panaf et la prochaine Coupe du monde de football qui va avoir lieu en Afrique du Sud en 2010 sont le signe de « la renaissance » du continent. « Les arts créatifs et le tourisme culturel sont, d'après elle, des facteurs importants pour le développement économique. Alger et Pretoria ont signé un accord de coopération culturelle. Il porte sur la co-production cinématographique, sur la formation et sur la recherche dans le domaine des arts. La signature de cet accord va renforcer la relation amicale entre les deux peuples et permettra la réalisation des objectifs du Nepad », a-t-elle noté. L'Algérie, le Nigeria et l'Afrique du Sud sont les principaux animateurs du Nepad. Lulama Xingwana a souhaité une présence plus importante des artistes algériens dans les festivals qui se tiennent dans son pays. « Nous avons une identité et une histoire communes. Nous devons enseigner aux générations futures, leur montrer d'où on vient et pourquoi leurs parents ont combattu le colonialisme et l'oppression et pourquoi nous devons laisser nos pays libres », a-t-elle ajouté. Elle n'a pas omis de rendre hommage à Myriam Makéba pour sa lutte pour les droits humains et pour les libertés. « Mama africa » est décédée en 2008. Le Panaf lui rend également hommage. Présente à la soirée, Dorothy Masuku, amie de longue date de Myriam Mékéba et qui était avec elle au Panaf de 1969 d'Alger, est montée sur scène chanter des rythmes afro-jazzy. Elle a rappelé qu'elle était l'auteure de Patapata qui signifie « toucher, toucher » en zoulou. « J'ai écrit cette chanson à 14 ans. C'était en 1952. Les enfants en Afrique du Sud ont l'habitude de marcher, de faire des gestes et se toucher. Je m'en suis inspirée », a-t-elle expliqué aux journalistes. Elle garde un bon souvenir du Panaf de 1969. « J'ai vu mes frères et sœurs avec une peau plus claire. J'en étais fière », a-t-elle confié. On lui a rappelé le fameux slogan égalitaire de Nelson Mandela, « One man, one voice » (un homme, une voix), elle a répliqué : « That's it. One Africa, one voice » (C'est ça. Une afrique, une voix). La soirée fut haute en couleur avec les chorégraphies musclées du groupe zoulou Imithente, les airs chauds de Rythmic Elements et le rock-rap de Jub-Jub. Jub Jub, qui vient de décrocher le prestigieux prix sud-africain de Sama awards, fait du rap un tantinet spirituel. Les chansons telles que Ngikhokhele ou Ngiyakholwa sont de véritables succès. Il prépare un album pour le mondial de 2010.