Premiers signaux optimistes émanant du Fonds monétaire international (FMI). Cette institution, issue des accords de Bretton Woods, a estimé hier que le pire de la crise financière mondiale était passé. Cependant, le FMI a mis en garde contre « une baisse de vigilance », car la stabilisation intervenue depuis quelques mois sur nombre de marchés n'est pas suffisante. L'institution de Dominique Strauss-Kahn a relevé surtout une diminution des tensions « par rapport aux niveaux extrêmes » constatés en avril dernier, lors de la publication de son dernier rapport sur la stabilité financière dans le monde. Pour rappel, le 6e rapport de suivi de la Banque mondiale (BM) et du FMI, datant d'avril dernier, a bien résumé la gravité de la situation au niveau mondial. « Avant l'éclatement de la crise alimentaire en 2007 (avec l'augmentation brusque du prix des matières premières agricoles, ndlr), il y avait environ 850 millions de personnes souffrant de la faim de manière chronique dans le monde en développement. Ce nombre s'est élevé à 960 millions en 2008 et devrait grimper au-delà du milliard en 2009 », lit-on dans le dernier rapport diffusé par les deux institutions de Bretton Woods. Depuis le début de la crise financière internationale issue de la crise des subprimes (crédits hypothécaires), suivie de la faillite de certaines grosses cylindrées de la finance américaine, à l'instar de la banque d'affaires Lehman Brothers, le FMI n'a pas cessé d'assombrir davantage le tableau, prévoyant une sortie de crise vers le second semestre 2010. Hier, le FMI a révisé à la baisse, pour la première fois, le risque de tension sur les marchés et les économies. Mais il a averti que « les récentes améliorations dans le domaine financier présentent un risque en ce sens que l'on serait tenté de baisser la garde ». Le FMI a révisé ses dernières statistiques de croissance et prévu, cette fois, un taux de croissance de 2,5% pour l'économie mondiale en 2010, soit en hausse de 0,6% en comparaison avec les dernières prévisions. Pour l'année en cours, cette institution multilatérale table sur une contraction de l'activité de 1,4%, soit 0,1 point de plus que ce qu'il prévoyait en avril, date de la dernière actualisation opérée sur le tableau de la conjoncture économique et financière. « L'économie mondiale commence à sortir d'une récession sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais la stabilisation est inégale et la reprise sera probablement timide », écrit le FMI dans ce document. Les indicateurs de base de l'économie mondiale « laissent entrevoir le retour d'une croissance modérée au niveau mondial », ajoute le FMI. Mais la récession n'est pas terminée. Idem pour l'inflation. Le FMI a estimé que le volume du commerce mondial des biens et services devrait chuter de 12,2% en 2009. La reprise sera faible en 2010 et a été évaluée à 1% seulement. L'économie des pays avancés devrait se contracter de 3,8% en 2009, comme prévu en avril, avant de se reprendre de 0,6% en 2010, indique le FMI. Quant aux pays émergents, leur croissance devrait être de 1,5% en 2009 et de 4,7% en 2010.