Le FMI et la Banque mondiale ont exprimé, hier, leur satisfaction claire quant à la politique monétaire et financière menée par l'Algérie et considèrent désormais que l'économie nationale est faiblement touchée par la crise financière qui ébranle le monde entier. Les appréciations de l'institution de Bretton Woods sur l'Algérie sont basées tant par son action entreprise en matière de réduction considérable de la dette extérieure du pays qui a permis d'éviter non seulement le paiement des surcoûts qui auront été induits par la flambée des taux d'intérêts, mais aussi du danger de l'absence de liquidités sur les marches internationaux mis à mal par la crise financière. Ces facteurs ont également permis à l'Algérie de réaliser des gains financiers appréciables. L'autre élément ayant permis à l'Algérie d'endiguer l'impact de la crise financière mondiale actuelle, aux yeux des experts des deux plus puissantes instances financières et monétaires internationales, est l'existence d'un Fonds de régulation des recettes (FRR) qui présente l'avantage d'avoir une visibilité à moyen terme en matière de financements des équilibres budgétaires. L'option de l'Algérie pour des placements sûrs pour ses avoirs en devises, à travers des actifs souverains (Trésors publics des Etats-Unis et de pays européens) en dehors desquels tous les actifs sont incertains selon les experts internationaux, a contribué également à renforcer la sécurité de l'économie nationale contre l'asphyxie qui marque la conjoncture actuelle. Les réunions en cours au sein de l'institution de Bretton Woods et auxquelles le ministre des Finances prend part, ont été également une occasion pour s'étaler sur les prévisions de l'économie mondiale à court terme. Dans ce sillage, il est établi, d'ores et déjà, une éventuelle baisse de la croissance au niveau de la zone euro et des Etats-Unis avec l'hypothèse d'une stabilité de la croissance en Chine et une relative baisse de croissance en Inde. "L'autre hypothèse soulevée est l'évolution des prix du pétrole qui pourraient baisser autour de 78 dollars, alors que le dollar devrait se raffermir face à l'euro. Ce qui va se traduire par la hausse du pouvoir d'achat de l'Algérie vis-à-vis de l'extérieur, la majorité des exportations algérienne étant libellés en dollars", a expliqué également le grand argentier du pays, à l'issue des entretiens qu'il a eus, hier, avec les économistes en chef des deux institutions internationales. Comme il est évoqué également l'hypothèse de la baisse de l'inflation des produits de première nécessité. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, s'est exprimé sur l'impact que la crise financière actuelle a eu sur le marché mondial de l'énergie en estimant que " la baisse déjà amorcée des cours du pétrole va, certes, influer sur les revenus externes du pays mais sera partiellement compensée par l'appréciation du dollar et la tendance baissière des cours des produits de première nécessité". Par ailleurs, loin du regard optimiste que la BM et e FMI ont eu sur l'Algérie, le président de la Banque mondiale a été moins euphorique quant à l'avenir de l'économie mondiale dans son ensemble, à la faveur du climat de tension actuel qui persiste en mettant en garde sur le fait que la crise financière mondiale pourrait avoir des conséquences désastreuses pour beaucoup de pays en développement. "Si un ralentissement économique plus grave se produisait, les exportations des pays en développement en seraient affectées et les flux de capitaux vers ces pays reculeraient au même titre que les investissements", a déclaré, hier, le président de la BM, Robert Zoellick.