Nous vivons dans une situation sociale chaotique » et « nous ne sommes pas estimés à notre juste valeur ». Ces phrases sont lancées par des cadres et des travailleurs de l'Office national de la météorologie (ONM) qui se disent « trahis et abandonnés » par leur direction. En effet, une vingtaine de personnes ont organisé, hier, un sit-in de deux heures devant le siège de la direction pour protester contre cette situation qui dure, selon eux, depuis plusieurs années. Ils accusent le directeur de l'ONM d'avoir « failli » à ses engagements et ils menacent même d'aller vers une grève générale et nationale dans les prochains jours. La température grimpe et le malaise a atteint son paroxysme. « Lors d'une réunion tenue le 23 juin 2008, le directeur général nous a promis de régler l'ensemble de nos problèmes dans un délai de trois mois. Une année après, aucune de nos revendications n'a été satisfaite », lancent les protestataires. Selon eux, le DG de l'ONM n'a tenu aucun de ses engagements. « Nous l'avons saisi à maintes reprises, mais il n'a répondu à aucune de nos lettres », expliquent-ils encore, en se montrant déterminés à poursuivre la lutte pour arracher leurs revendications. Celles-ci portent sur plusieurs points. Ils demandent d'abord une augmentation de salaire. « Sur les 1200 travailleurs de l'ONM à l'échelle nationale, la majorité touche un salaire de 12 000 DA. Les ingénieurs qui ont une expérience de 17 à 18 ans ne perçoivent que 18 000 DA. De plus, il y a des anciens ingénieurs qui sont parti à la retraite avec le même salaire. C'est inacceptable », fulminent-ils. Les contestataires ne comprennent pas pourquoi on n'aligne pas leurs salaires sur ceux des travailleurs de l'ENNA et de l'EGSA, deux entreprises qui font partie du secteur du transport aérien au même titre que l'ONM. « Nous exigeons une mise à niveau de nos salaires », affirment-ils. Par ailleurs, les protestataires veulent l'élaboration d'une nouvelle convention collective et d'un nouveau statut. Cette situation, ajoutent-ils, a conduit à la fuite des cadres de l'office. « Sur 12 cadres, seuls 4 travaillent encore à l'ONM. Les autres ont quitté l'office pour partir à l'étranger. Décidément, on investit dans les infrastructures et on oublie les ressources humaines », déplore un syndicaliste. Le problème au niveau de l'ONM est né en 1998. « Auparavant nous dépendions de la Fonction publique. Depuis 1998, les pouvoirs publics ont décidé de changer le statut de l'office en le transformant en une Epic. Mais, il n'y a eu qu'un changement de statut. Pour le travailleur, il n'y a eu aucune avancée », souligne le même syndicaliste. Affirmant avoir saisi le ministère des Transports pour récuser cette situation, les protestataires ne comptent pas baisser les bras. « Nous allons continuer à organiser des sit-in. Si la situation reste inchangée, nous convoquerons une assemblée générale à laquelle seront conviés les représentants des 76 stations de l'office à l'échelle nationale pour aller vers une grève générale », menacent-il. Dans ce cas, assurent-ils, le transport aérien risque d'être bloqué. Nous avons tenté, durant toute la journée d'hier, de joindre les responsables de la direction de l'ONM pour avoir leur avis sur le sujet, en vain.