Ce n'était pas un match pour le referee béninois. Classée rencontre à hauts risques après ce qui s'est passé au Caire le 14 novembre 2009 – caillassage du bus de l'équipe d'Algérie par des supporters égyptiens – la partie aurait dû être officiée par un arbitre digne de cette affiche. A priori, ce n'était pas l'avis de Diakite qui a préféré confier cette mission à Koffi Codjia, «oubliant» au passage que lui-même l'avait écarté de la course pour arbitrer les rendez-vous du Caire et de Khartoum parce qu'il restait sur une piètre prestation, entachée d'une grave faute, lors de l'ultime journée des éliminatoires combinées CAN et Coupe du monde 2010. Pourquoi Diakite a-t-il jeté son dévolu sur cet arbitre pour le match de jeudi ? C'est l'interrogation qui taraude l'esprit de tous les observateurs qui ont suivi le match et analysé la «performance» de l'homme en noir. Ce dernier ne jouit pas d'une bonne réputation sur le continent. Codjia a souvent été au centre de scandales. C'est un fervent adepte de l'arbitrage maison.D'aucuns lui ont collé l'étiquette de «chargé de mission»… pour et au profit de ceux qui régentent le football africain. Suivez le regard. A chaque fois, l'Egypte n'est pas loin. Faut-il rappeler le penalty-cadeau que l'arbitre tunisien a offert aux Pharaons en finale de la CAN 2006 face à la Côte d'Ivoire ? Jeudi, Koffi Codjia était en mission commandée avec un seul objectif. Casser l'Algérie. Dans cet exercice, il n'a pas d'égal. Sa réputation, dans ce domaine, ne souffre d'aucune critique. Il a fait ses preuves. Un livre ne suffirait pas à transcrire toutes ses fautes, grosses comme des maisons, qui n'ont eu aucune incidence sur son parcours. C'est dire combien ses responsables sont fiers de lui au point de lui confier les missions spéciales. Jeudi, il s'en est bien acquitté. Il jouit d'un savoir-faire dans ce domaine qui fait de lui un arbitre incontournable lorsque les responsables de l'arbitrage africain ont besoin des services d'un chevalier du sifflet pour donner une orientation à une rencontre. Il maîtrise l'art de bien préparer le terrain avant de poignarder la victime. C'est ce qu'il a fait lors du premier carton jaune qu'il a infligé à Rafik Halliche. Le joueur algérien n'a commis aucune faute sur Al Hadary pour mériter un carton jaune. Pas de charge sur le gardien adverse, pas de faute intentionnelle. Au contraire, si un des deux joueurs (Halliche, Hadari) méritait le carton, c'est bien l'Egyptien qui a fait dans la simulation et la provocation en se roulant sur le gazon, se tordant de douleur juste pour leurrer l'arbitre directeur. La suite était un jeu d'enfant pour le Béninois. Penalty, carton jaune qui vire au rouge et le tour est joué. A cet instant, le match est plié avant la pause. Koffi Codjia a amplement justifié la confiance de ceux qui dirigent la CAF et l'arbitrage africain comme on joue à la playstation. L'arbitrage restera le talon d'Achille du football africain tant que ses responsables continueront de cautionner les dérives de Koffi Codjia et ses semblables. Dans quelques mois, Koffi Codjia rangera le sifflet et les crampons pour troquer le costume-cravate de l'officiel (CAF) qu'il deviendra pour services rendus. Avant, il sera gratifié d'une place dans le quota des arbitres africains qui officieront en Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. C'est alors et avec la «conscience» tranquille et le sentiment du devoir accompli que le Béninois se retirera des gazons pour aller enseigner sa «science» à la relève qui prendra le relais avec la bénédiction de ceux qui régentent le football africain depuis des décennies.