Il y a trois jours, des habitants de l'extrême ouest du pays, particulièrement ceux de Roubane, dans la commune de Beni Boussaïd (wilaya de Tlemcen) ont reçu la visite d'éléments de la Gendarmerie nationale leur demandant de leur remettre tous les documents en leur possession prouvant le droit de propriété de leurs terres spoliées dans le gouvernorat d'Oujda (Maroc oriental) ; chose que les concernés n'ont pas hésité à faire tout de suite, en attendant la concrétisation de leur rêve : reprendre leurs biens. Ce conflit, dont sont victimes des milliers d'Algériens, touche des citoyens de plusieurs wilayas du pays. En effet, selon des avis recueillis il y a quelques années, notamment auprès des responsables des Domaines du royaume, le «problème était politique et ne se résoudrait que politiquement». Un avocat marocain au fait du dossier nous avait par ailleurs indiqué que «même les juges, sachant que l'affaire est compliquée parce que d'abord politique, s'amusent à renvoyer continuellement les dossiers à des dates ultérieures» tout en reconnaissant le bien-fondé des attentes des mandants algériens. Toutefois, dans la localité de Guercif, des terres algériennes arables ont été carrément nationalisées sans aucune forme de procès sous le prétexte «d'utilité publique». Avec le recensement des propriétaires algériens spoliés au Maroc par la Gendarmerie nationale, peut-on croire que les gouvernements des deux pays ont trouvé un moyen pour régler ce conflit qui s'éternise ?