Les 3 et 4 février 2005, profitant de la 47e commémoration des événements de Sakiet Sidi Youcef, les opérateurs économiques algériens et tunisiens se sont rencontrés dans le chef-lieu du gouvernorat de Kef en Tunisie. La rencontre devait permettre aux hommes d'affaires des deux pays voisins de discuter sur les opportunités d'échanges et de partenariat. Une soixantaine d'hommes d'affaires algériens s'étaient déplacés aux côtés des représentants de l'Union générale des commerçants algériens et des Chambres de commerce et d'industrie Seybouse Annaba, Rhumel Constantine et Nememcha Tébessa. Tous étaient déterminés à donner une réelle impulsion aux échanges pour dépasser ce taux insignifiant, de plus ou moins 1% en volume global, enregistré ces dernières années. Dans son aspect le plus visible, la rencontre économique, traditionnellement organisée à l'occasion des événements de Sakiet Sidi Youcef est un salon d'affaires. C'est aussi un moyen choisi par les responsables économiques des régions frontalières des deux pays pour discuter de leurs atouts et faiblesses économiques communs et étudier les possibilités de complémentarité pour une coopération fructueuse. Comme les précédentes à Sakiet Sidi Youcef, cette rencontre de Kef s'est limitée à des approches-langue de bois. Face à des Algériens libres de leurs mouvements, propos et engagements, il y avait des Tunisiens représentatifs d'institutions. Ils étaient, apparemment, instruits à l'effet de se limiter à des déclarations d'intention. Une fois de plus, ils se sont contentés de papoter sur les activités de la Chambre mixte algéro-tunisienne du commerce. Ils ont aussi approuvé la proposition des Algériens d'organiser alternativement dans l'un ou l'autre des deux pays, des manifestations économiques. Les Tunisiens ont donné leur accord pour l'élaboration d'un guide économique commun et la création d'une banque de données via un site Web. De cette énième rencontre, les hommes d'affaires algériens attendaient beaucoup. Ils espéraient surtout comprendre pourquoi 90 % des investisseurs algériens installés en Tunisie sont victimes de blocage et que, pour toute importation de produits algériens, leurs clients tunisiens sont soumis à une autorisation préalable de leur ministère du commerce. « Nous avons demandé à nos homologues tunisiens d'étudier avec nous la possibilité d'organiser une réunion de travail pour identifier les blocages rencontrés de part et d'autre de nos frontières respectives. Nous avons également proposé de recenser les facteurs de blocage et de créer les conditions nécessaires pour faire en sorte qu'ils soient levés. Nous nous sommes clairement prononcés pour une stratégie d'échanges basée sur le strict respect de nos intérêts mutuels », a précisé Djamel Daoudi vice-président de la CCI Seybouse Annaba. Ses interventions, autant que celles de Belbaki Rachid, consul général d'Algérie dans le gouvernorat de Kef, Souissi, président de la CCI Rhumel Constantine et M. Brahimi ; un des plus grands transporteurs urbains à l'Est du pays, ont été qualifiées de hautement pertinentes par les opérateurs algériens participant à cette rencontre.