C'est une tautologie de dire que la bonne gouvernance fait défaut en Afrique. Relevée par le président des Etats-Unis, Barack Obama, lors de son passage au Ghana – et ce n'est pas évident qu'il le fasse – la chose prend une autre résonance, une autre signification. Il a donc tapé dans le mille et il a incité les Africains à se prendre en charge et à s'occuper eux-mêmes de leur sort. Car à trop vouloir faire porter le chapeau au colonialisme pour expliquer les malheurs que vivent la plupart ou tous les Africains, l'on finit par ne plus être crédible, par ne plus bouger, ne plus faire le moindre effort pour le changement. Cependant, la bonne gouvernance suppose au préalable la démocratie et le respect des règles de l'alternance. Et quand règne la dictature, celle imposée de force ou celle venant à la suite de parodies d'élections, tout est permis : guerre, corruption, misère, famine, harga et bien d'autres malheurs ; et tout cela dure depuis des années. C'est le fait de l'appât du lucre, des privilèges du trône, du pouvoir, de l'iniquité dans le partage des richesses. Car des richesses, il y en a en Afrique. Pour les pays pauvres, on doit pratiquer la politique de ses moyens, n'est-ce pas ? Et puis, les grands pays ont commencé petits. Mais une chose est sûre : tant qu'il n'y a pas de démocratie, l'Afrique restera telle qu'elle est, à la traîne, en proie à tous les maux. Car comme le dira si bien Obama, « l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, elle a besoin d'institutions fortes ». Ces mots rappellent ceux de Houari Boumediène. Encore que, pour les gouvernants et pour les peuples, il faille faire attention à la tentation du pouvoir absolu et faire table rase du culte de la personnalité. Cependant, quand bien même les Africains voudraient entreprendre le changement, le pourraient-ils vraiment ? L'on sait que le mal est en eux, qu'il y a des pantins à l'esprit encore colonisé dont les fils sont aux mains des anciens colonisateurs et que ces derniers ne se font pas prier pour intervenir et les placer ; bien entendu, ce sont les intérêts qui font courir les uns et les autres au détriment des peuples. Pour étoffer cela, les exemples ne manquent pas. A l'ombre ou derrière des contrats purement économiques, il faut le dire, tous les coups sont permis et les partenaires-protecteurs-rapaces sont partout en Afrique avec armes et bagages. Terrible ! De tout petits pays en font voir – et apparemment individuellement, s'il vous plaît – de toutes les couleurs à un aussi grand continent ! Des colonisateurs ou néocolonisateurs (appelez-les comme vous voulez) qui n'en démordent pas en tant que tels et qui prennent l'Afrique pour une chasse gardée… Aussi, Barack Obama, en connaissance de cause sûrement, a ajouté : « Mais je peux vous promettre ceci : l'Amérique sera à vos côtés, à chaque étape, en tant que partenaire, en tant qu'amie. » Mais la bonne intention mise à part, que pourrait-il bien faire à lui tout seul ? Et même l'Amérique avec… Avec ses différents lobbies de « faucons » et autres diasporas. Néanmoins, qui ne risque rien…