Lesquels élus ont pointé un doigt accusateur en direction des personnes à l'abri du besoin, mais de connivence avec des recycleurs des logements et des milieux occultes. Le wali, lui-même, a exhorté les P/APC à faire preuve d'engagement pour endiguer ce fléau. Plus de 20 constructions illicites ont été démolies depuis le début du mois de mars. Les cités Bendada, Ghallouci, Diar Ezzerga, Ibn Rochd ont, en effet, connu, depuis 2008, des dizaines de «cas de retour» de familles relogées dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP), du logement socio-locatif et du logement rural. C'est dans l'espoir de bénéficier d'un autre logement que certains ne quittent jamais leur baraque, érigeant parfois une deuxième à quelques mètres de la première pour augmenter les chances d'une seconde attribution. Des citoyens de Bendada, et ceux habitant à proximité du bidonville de l'entreprise des peintures UPSA, nous ont fait part de la transformation de quelques logis de fortune en lieux de rencontres intimes. Questionné à ce sujet, un responsable local résumera la situation par la déclaration suivante: «L'opération d'éradication des constructions illicites, déclenchée depuis quelques semaines par les autorités locales de Souk Ahras, a donné des résultats probants puisque des dizaines de familles qui avaient eu vent de la décision de leur délocalisation ont déjà regagné leurs domiciles, et elles en ont.» Et d'ajouter : «Tous les terrains squattés par ces indus occupants seront récupérés. Notre opération ne connaîtra de trêve qu'une fois l'objectif atteint.» Ardue est la tâche pour une commune qui compte plus de 1 400 baraques, où l'on soupçonne des dizaines de bénéficiaires de cette situation parmi des élus et des responsables de troisième zone.